Quelle chance de compter parmi ses experts le portraitiste Thierry Bouët, jury à de nombreux concours Wipplay (VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT, CIRCLE OF LIFE ou encore PORTRAITS D’ENFANTS).
Ces derniers jours, le photographe fait beaucoup parler de lui grâce à sa nouvelle série intitulée PRÉSIDENTS. Un pluriel qui rend hommage aux 1,3 millions de présidents d’associations disséminés dans toute la France. Thierry en a choisi 50 parmi lesquels Julia – présidente du Club des femmes pénalistes ; Violaine – présidente d’X au féminin ; Jean – président de la Demeure historique ou encore Michel – président de la Mouette de Nice.
Quelle est l’obsession photographique poursuivie au fil de ce projet ?
Mon travail consiste à explorer les communautés de gens qui s’ignorent. La photographie permet une observation mesurée. Elle ne parle que de ce qui se voit.
Sous forme de portraits environnementaux les hommes sont plongés dans le plus lisible de leur quotidien.
Quelle lumière berce ce projet ?
La lumière s’anticipe. Lorsqu’on prétend raconter la vérité, il faut de la lumière en extérieur et en intérieur. Elle contribue à la précision, celle des enquêtes.
Parfois un détail glissé dans l’ombre fait surface et offre une deuxième interprétation.
Quels photographes vous inspirent ?
3 photographes ont marqué les 50 dernières années lorsque les galeries n’existaient pas encore: Avedon, Bourdin et Newton. La mutation de la presse a ouvert la photographie à d’autres territoires. Sont apparues de nouvelles références comme Andreas Gursky.
Lorsque je réalise un portrait je ne pense qu’à mon sujet sans ignorer l’influence de l’énorme quantité d’images que j’ai en mémoire. La pochette des Beatles Abbey Road par Iain MacMillan est un standard. Elle revient constamment dans mon travail sous différentes formes
Aujourd’hui la photographie m’intéresse lorsqu’elle raconte des histoires. J’aime le format de 50 images. Dans le cadre d’une exposition ou d’une édition, il devient narratif. La simplicité de la beauté m’ennuie.
Thierry, c’est quoi pour vous un « bon » président ?
Un bon président est un président mort.
C’est à ce moment que l’on mesure son action.
☞ En 2015, nous avions déjà suivi Thierry au cours de la réalisation de la série AFFAIRES PRIVÉES. Pour en apprendre davantage sur son travail, n’hésitez pas à lire nos articles : « Les affaires privées de Thierry Bouët 1/2 » // « Les affaires privées de Thierry Bouët 2/2 »
☞ Voir aussi le projet « Premières heures » de Thierry Bouët
☞ À lire également d’autres actualités de nos experts : « L’année 2017 de Patrick Tourneboeuf, un grand cru en perspective » / « Yann Audic, une extraordinaire banalité japonaise« .