« C’est vraiment important de s’entourer de personnes talentueuses »

Cet été, Wipplay s’est associé à la Confédération des Glaciers de France pour proposer le concours Fondus de glaces. L’objectif : récolter un maximum de clichés de desserts glacés dégustés dans un maximum de contextes différents. Parmi les propositions reçues, celle de Camille Dellerie, avec sa photo en noir et blanc d’un enfant sur des épaules d’adulte en train de recevoir un cornet d’un food truck, a remporté le premier prix du jury. On se devait donc de lui poser quelques questions sur son travail !

Commençons par votre parcours : d’où venez-vous et où êtes-vous basé actuellement ? Et, comment débute votre passion pour la photographie ?

Je suis né à Grenoble et je vis maintenant à Villejuif, en banlieue parisienne. J’ai toujours eu des appareils photo entre les mains, même très jeune. Je me souviens encore des appareils jetables qu’on utilisait sur la plage ou en voyage scolaire. Plus tard, au collège, je prenais le réflex de ma mère pour capturer mes camarades de classe. Au lycée, pendant mon année de seconde, j’ai même fait une première expo au CDI. C’était ma façon d’interagir avec les autres, de montrer mon point de vue avec ma timidité et mon regard un peu introverti.

Travaillez-vous sur des projets en ce moment ? Si oui, lesquels ?

Oui, j’ai plusieurs projets en développement, même si je partage déjà certaines images au fur et à mesure. Il y a mon projet « POP », une série de gros plans sur les publicités dans le métro, que je trouve souvent trop agressives. Ensuite, il y a Insomnie, une série de photos prises dans mon appartement la nuit, quand je ne trouve pas le sommeil. Ces moments où tout me paraît à la fois familier et étrangement décalé. Et enfin, Là où est ma place, qui capture la banlieue parisienne lors de mes déambulations les semaines où je n’ai pas de travail. Ces moments suspendus, entre la recherche de sens et l’observation du quotidien.

Quelle est votre méthode de travail ?

Je n’aime pas planifier mes photos de manière stricte. Je préfère laisser les choses se dérouler naturellement. Je suis toujours à l’affût, souvent en balade avec mon appareil à la main, à guetter la lumière ou des compositions intéressantes. J’aime particulièrement les scènes où il y a des jeux d’ombres et de lumières. Ça peut paraître simple, mais c’est dans cette simplicité que je trouve souvent mes meilleures images.

En termes de rendu photographique, recherchez-vous quelque chose de particulier ? Pouvez-vous nous livrer des secrets de fabrication/astuces ?

Ce que je recherche avant tout, c’est l’émotion qui se dégage de la scène. J’aime quand une photo, même la plus simple, peut provoquer une réaction, amener à une réflexion. Pour ce qui est des astuces, je pense que la patience est essentielle. Il faut aussi toujours rester à l’écoute de ses émotions, des sentiments qui nous traversent, et laisser le monde s’organiser sous nos yeux. Toujours se tenir prêt, ou du moins autant que possible.

Parlons de la photo qui vous a valu le premier prix du concours « Fondus de glaces » : quand et où avez-vous pris ce cliché ? Racontez-nous le contexte.

La photo a été prise lors de la Fête de la Musique, au square près de chez moi, en début de soirée. J’ai vu ce petit garçon, sur les épaules de son père, tendant la main pour attraper une glace que lui donnait le vendeur. C’était un moment simple et pur. Tout semblait aligné : la lumière, les couleurs, l’ambiance joyeuse. J’ai pris la photo de manière instinctive, et en la regardant après coup, j’ai su qu’elle avait capturé quelque chose de spécial.

Votre photo (si vous pouvez nous donner un titre ?), fait-elle partie d’un projet en particulier ?

Je l’ai appelée Crème Glacée, c’est simple mais je pense que ça colle bien. Elle fait partie de mon travail continu en street photography, qui reste mon terrain de jeu favori et le plus fréquent. J’aime capturer ces petits moments du quotidien, souvent insignifiants, mais qui révèlent une certaine poésie.