A l’occasion du concours photo L’ART EST LA MATIÈRE, organisé avec l’Institut National des Métiers d’Art, le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), THE FRENCHIP et le Réseau des Grands Sites de France, nous sommes partis à la rencontre de Jean et Sophie de l’atelier « A l’or et du bois » pour découvrir le métier de doreur.
1/ Votre passion professionnelle en 5 mots
Emerveillement, Diversité, Rencontres, Partage, Transmission
2/ Est-ce votre première vie professionnelle ou une reconversion ? A quel moment a t-on un déclic pour créer un atelier comme « A l’or et du bois » ?
Avant de créer cet atelier, nous travaillions respectivement dans le secteur de la banque et de l’informatique/électronique. Notre déclic, cela a été la volonté de ne pas être salarié et de créer son propre atelier pour être plus indépendant, plus autonome. Cela dit, depuis de nombreuses années – et avant même d’avoir embrassé nos précédentes carrières – nous avions au fond de nous cette envie de travailler dans le bois.
L’idée de devenir doreur/doreuse n’est venue que plus tard. Lors d’une restauration d’un objet, elle avait réussi à faire seule toute la structure mais elle n’avait pas pu aller au bout car il y avait une partie dorée.
C’est suite à cela que nous avons décidé de faire de la dorure. Ce qui nous plaît c’est que c’est un travail de finition comme la polychromie, la cire ou la peinture. Grâce à cette compétence, nous sommes désormais capables à l’atelier d’aller au bout de la restauration de certains objets. Le fait d’être à la fois ébéniste et doreur donne l’énorme avantage de pouvoir suivre tout le processus de restauration de l’objet.
3/ Quelle est la matière que vous préférez travailler et pourquoi ? Comment transformez-vous cette matière en produit fini ?
L’or ! La matière noble par excellence, celle qui met en valeur les objets et qui ne laisse aucune place à l’impréparation : chaque erreur est visible, feuille d’or après feuille d’or. C’est son exigence qui rend l’or sublime.
Etre doreur et utiliser une feuille d’or, c’est considérer un produit fini comme si il était encore à l’état brut. Il s’agit de le sublimer en lui proposant une nouvelle vie. C’est vraiment un travail d’équipe, en préparation et en restauration. La pose de feuille d’or n’est que la cerise sur le gâteau.
4/ L’or, j’adore… mais c’est une matière première coûteuse. Comment gérez-vous la poussière d’or, les « déchets », ce qu’il reste en somme ?
L’atelier est guidé par nos exigences environnementales, qui sont assez poussées. L’or est un matériau, qui, en plus d’être cher, a un impact écologique énorme. Son extraction est très coûteuse en terme de biodiversité et d’écologie. Cela nous oblige à être très rigoureux sur la gestion des chutes. On ne jette jamais l’or : ses paillettes sont récupérées et reclassées selon leurs couleurs.
Elles peuvent devenir des paillettes sur des petites restaurations, ou des créations complètes, réalisées par Sophie.
5/ Quelle est la réalisation qui vous a le plus marqué ?
Il y a quelques années, la restauration d’une console en bois doré Louis XV nous a demandé un travail à quatre mains, et une importante coordination de nos savoir-faire.
6/ La question Kesako : un mot de votre jargon professionnel à faire deviner à nos lecteurs ?
RAMENDAGE
Feuille d’or avec laquelle le doreur répare les dorures : il s’agit de poser de la feuille d’or à un endroit où où la feuille n’a pas collé.
Anecdote amusante, ce terme désigne aussi la réparation des filets de pêche !
7/ Les curieux peuvent-ils venir vous rendre visite cet été ? Où et quand ?
Nous sommes ouverts tout l’été, mais il vaut mieux téléphoner avant ! Des visites sont organisées sur rendez-vous, 5 personnes maximum. Nous organisons aussi des formations ou des stages.
téléphone : 0685118280
☞ Émerveillés par les poussières d’or ? Participez au concours photo L’ART EST LA MATIÈRE.
