Une petite fille marchait dans la forêt, sa main serrant celle de son grand-père. L’automne avait peint chaque feuille de nuances ardentes, et la pluie tombée dans la nuit avait transformé un simple sentier en un miroir enchanté. Elle s’arrêta, fascinée par ce qu’elle voyait sous ses pieds. Les feuilles semblaient flotter dans une rivière magique, où les arbres se reflétaient comme des géants endormis. Elle s’accroupit, pointant du doigt un éclat de vert perdu parmi l’orange et le rouge, comme un trésor oublié. « Tu vois, Papi, c’est un monde secret, juste pour nous. Peut-être que si on écoute bien, on entendra les feuilles nous parler. » Le grand-père sourit, son visage éclairé par la douceur de l’instant. Il lui raconta alors l’histoire d’un roi de la forêt, qui peignait chaque automne ces tableaux pour rappeler aux humains que même les choses les plus simples – une flaque, une feuille – pouvaient cacher des merveilles. Ensemble, ils restèrent là, absorbés par cette fenêtre vers un monde à la fois réel et magique, l’instant suspendu dans la tendresse de leur lien.