Après avoir vu une pochette d'album représentant une mosaïque à l'intérieur d'un paysage, j'ai codé quelques scripts en Python pour pouvoir moi-même générer ce type de fresque. La contrainte principale était d’utiliser le format carré, afin que les redécoupages à venir conservent une cohérence. Différents essais plus tard, je me suis arrêté sur des photographies de ciel dans lesquels s'inscrivaient un ou plusieurs oiseaux. Imprévisibles par excellence, parfois aperçus de loin ou au contraire bien identifiés, ils m'ont obligé à ne pas m'éparpiller dans la composition lors des prises de vue. En redécoupant ensuite chaque photo en un nombre donné de tuiles pivotées, puis en les redisposant de façon aléatoire, j'ai cherché à ne retenir que les tirages les plus marquants. Chaque photo ayant eu des centaines voire des milliers de variations, je me suis parfois concentré sur l’impression de continuité, la symétrie, l'opposition de couleurs, ou encore les formes se dégageant de ces recompositions. Cette phase de sélection a été une école du compromis, où il a fallu apprendre quand s’arrêter ou continuer jusqu’au tirage le plus satisfaisant. Dans une logique de série, j'ai aussi veillé à ce que chaque photo soit assez originale pour se distinguer des autres. À l’inverse de la récente profusion d’images générées par intelligence artificielle, l’utilisation de scripts faits maison m’a permis d’avoir la main sur toutes les étapes sans me cantonner au premier rendu. Mais, quelle que soit la disposition retenue, les oiseaux ne semblaient plus tout à fait à leur place. Comme si leur décor ne leur appartenait plus vraiment.