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Ba Sidi. Il était une fois. 2018. Les bruits étouffés du petit matin accompagnent mes pas dans le dédale encore calme du souk de Fès. Cette échoppe figée dans le temps attire mon regard. Ce patriarche, dans sa somnolence me rappelle mon grand père. - "Bonjour monsieur, puis je vous prendre en photo" - "Tu veux en faire quoi de cette photo?" Je lui raconte alors l'histoire de mon père, qui à 7 ans démarra dans la vie active comme livreur de babouches, fut repéré par les pères blancs qui le firent étudier, l'envoyèrent en France, puis dans les pays de l'est. De retour au Maroc devint ministre du roi ; connue les excès de la réussite, puis ceux de la disgrâce. Se noya dans les aventures, l'espionnage, l'argent, les femmes, le jeu, pour trouver enfin la paix dans le giron de la religion. Mélange de Félix Krull et de 100 ans de solitude. Ce genre de vie que l'on raconte à voix feutrée au coin de l'âtre, un soir d'hiver. Le vieil homme boit avidement mes paroles ; son œil brille. Il ne s'attendait pas à cela. Je me tais. Il réagit. - "Ton père est fassi? Il en es digne! Il a eu une vie de Prince." Il se redresse et bombe le torse. Je prends ma photo. - " Je t'ai demandé tout à l'heure, mais c'est à cause des chinois." - " Des chinois? " - " oui! Il viennent, prennent des photos, puis une semaine après inondent le souk de copies en plastique imitation cuir! Qui tiennent même pas 3 jours. Les touristes ne m'achètent plus rien.