Après avoir effectué une mise à niveau en arts appliqués et une préparation aux grandes écoles d'art à l'école de Condé, à Paris, je me suis lancée dans un cursus d'arts plastiques aux Beaux-Arts de Tours, où j'ai obtenu ma licence. Au cours de mes études, mon travail plastique s'est doucement orienté vers la photographie et la vidéo numérique, que je retravaille à partir de logiciels informatiques.
Si la photographie m'est apparue si évidente c'est qu'elle me permet de m'exprimer là où les mots ne trouvent pas leur sens. Elle laisse donc place à l'énigme, l'incertain et le non-dit. Les images que j'avais en tête ne trouvaient une forme concrète et finie que par le médium de la photographie.
Dans ma pratique artistique, j'attache une grande importance au corps humain, tout autant que le décor dans lequel celui-ci s'insère et s'y installe. L'essentiel est de pouvoir recréer une atmosphère où le décor et le modèle deviennent complémentaires pour former une unité. Le corps est indissociable au cadre.
Un des effets récurent dans mes photographies est la superposition, elle pose la question de la perception de la réalité et de la temporalité, en marquant une touche de confusion, d'incertitude. Il s'agit, enfin, d'adopter une poésie du quotidien et de la lassitude. J'aime lorsque nous ne sommes pas certains de ce nous voyons, lorsque nous ne sommes pas sûrs de percevoir l'image comme le photographe la renvoie ; que le spectateur doute et reste incertain devant l'image. Il s'agit de renvoyer le spectateur à ses propres questionnements.