Murs, objets d'imaginaire
Pour moi, la photographie aspire à emmener l'observateur au delà de l'univers visible qui apparaît sur l'image. Objet d'une profonde banalité, le mur est un miroir : même lorsqu'il n'est pas destiné à devenir un support d'expression, il porte en lui le temps, les cultures, les histoires, les empreintes du monde qui l'entoure et des vies humaines qu'il protège ou dont il isole. A l'image de multiples réalisations humaines ou de phénomènes naturels, il est un vecteur de questionnements car observer un mur guide notre regard et notre imaginaire vers la création inconsciente de ce qui est derrière et caché à notre vue. Le mur est donc à mon sens un objet photographique fondamental : De même que sujet, cadrage, lumière et composition mènent à une interprétation personnelle, inconsciente de ce qui est représenté, le mur amène l'observateur à s'interroger et dépasser le sens original de l'image.