Il est bon de temps à autre de se délecter de cette suffisance enivrante. Un rien de trop, un laisser-aller qui dicte l’instant. Muselée à une vie d’inconvenances, à paraître dans le paraître, dissociation de visages. Hypocrisie du genre moderne et societal. Poison vertigineux qui vient déformer et modeler l’esprit humain de ses meures. À ceux qui ne connaissent pas ces moments d’égarement en se perdant dans la méconnaissance de leur être. Ces moments de frénésie qui nous font errer dans l’éternité de la liberté, qui délient nos envies. S’autoriser à être soi parmi cette foule de sans visages. Tous la même odeur, la même gestuelle. Un discours sans autorité ni cadence, dénué de tous sentiments personnels, de toute humilité. Traverser les ondes de l’imminente honnêteté. Pourquoi s’y contredire ? Être unique, c’est laisser parler son corps autant que son âme. Alors, a quoi bon persévérer à se ressembler ? Danse, bois, chante, ris. Tu es là pour vivre plus que pour te fondre. Ferme les yeux et écoute. Écoute que tu as d’autres choses à dire que par les mots. Flotte à travers tes âges. Souris pour ceux qui vivent. Souris pour toi puisque tu vis. Il est temps.