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Le projet Zone sensible entamé il y a deux ans, donne lieu aujourd’hui à une réflexion sur mon rapport ambivalent au territoire de mon enfance. Plus largement, il a pour ambition de proposer aux spectateurs une réflexion sur notre interaction avec les paysages industriels. Quelles empreintes gardons nous d’une vie au plus près de ces sites dit « sensibles » ? Quelle part se révèle intrinsèquement liée à notre histoire personnelle ? Depuis la fin des années 60, le petit village de Saint Laurent des Eaux dans le Loir et Cher, voit s’imposer dans le paysage, ses deux premiers réacteurs nucléaires. Les deux autres verront le jour pendant ma première année de vie, en 1976. Ma maison voyait se dresser les sœurs jumelles. L’écume silencieuse du ciel, si particulière, cachait un mal que je ne pouvais ni sentir, ni comprendre. Il en sera ainsi jusqu’au drame de Tchernobyl, qui éveillera ma conscience à la hauteur de ce qu’elles représentent… « Elles », ce sont ces tours, que j’associe par projection à des figures féminines et qui prennent part à ma généalogie. Elles sont devenues, par la force des choses, un élément familier transgénérationnel.. Ma grand-mère et ma mère les auront vues sortir de terre comme on accouche d’une chimère. Ma fille et moi-même en serons les héritières. Le site appartient à ce que l’on appelle une ZDHS, une zone de défense hautement sensible. Pour moi cette zone sensible, révèle la portée émotionnelle qui résulte d’une telle promiscuité. Les inquiétantes structures métalliques qui habillaient chaque jour ma campagne ont conditionné mon regard, au point qu’elles font partie intégrante de mes souvenirs d’enfance. Entre sentiment anxiogène et point de vue nostalgique, ma représentation mnésique flotte en zone grise. Les centrales ont dessiné mon paysage. Celui dans lequel j’ai grandi et celui de l’intérieur.