Quand j'étais petite, le karaté m'a toujours attiré, mais ma mère me disait que c'était un sport de garçons. Ce n'est qu'à mes 35 ans que j'ai pris la décision de me lancer dans cette pratique et, comme je fonctionne par épiphanies, c'était pendant ma formation du premier degré de Reiki que j'ai eu cette révélation et voici déjà 2 ans que je fais du karaté traditionnel. Aujourd'hui, ceinture violette (couleur liée au divin, à l'intuition et à la spiritualité), mi niña interna ressent une profonde gratitude. Je parle de ça pour faire un petit clin d'oeil aux Jeux Olympiques qui approchent, dans cette période où on ne voit que du sport partout. La photographie est pour moi un voyage constant à travers l'imagination, capturant des moments éphémères qui reste gravé dans le temps. Chaque clic fige un moment, une émotion, une beauté, quelque chose qui n'existera plus la seconde d'après. D'un autre côté, le karaté est mon ancrage dans le présent. Une pratique qui me plonge dans une concentration totale, où chaque mouvement, chaque souffle me relie à la terre, bien que les KATAS ne soient que des combats imaginaires finalement. Enfin, c'est là que je vis pendant une heure et demie une vraie présence, qui me permet d'équilibrer mon côté rêveuse et mon côté guerrière. Dans le karaté traditionnel, je découvre l'unité du Shin Gi Tai : esprit, technique et corps qui s'entrelacent pour créer une synergie, tout est dans la technique et l'énergie, pas dans la force. Mais bon, soyons honnêtes, je suis encore très loin d'y arriver, le voyage est long. Cette philosophie résonne également dans ma photographie, où la vision artistique, la maîtrise technique et la connexion avec le sujet se fusionnent pour capturer un instant présent. Ces deux passions, si différentes et pourtant si complémentaires, enrichissent ma vie au quotidien. Elles m'apprennent la discipline, la patience (qui n’est pas très évidente pour moi), et surtout, la beauté de vivre pleinement le moment présent. Dans cette série de photos, je photographie ma collègue Flore, ceinture noire, qui a accepté de poser pour moi un matin de printemps à la Villette. Vanessa Silvera