Il est ici question de femmes ayant vécu le débarquement. Celles qui, jadis formèrent « les populations civiles ». Celles qui, privées des hommes mobilisés, ont poursuivi leur quotidien. N’est-ce pas en soi aussi un combat ? Pourtant ces femmes ne sont jamais vraiment célébrées, ne reçoivent pas de médailles ni ne participent aux défilés. Leurs noms ne seront gravés nulle part. Chacune, enfant ou adolescente, a bel et bien ressenti tout le spectre des émotions, des tragédies et des difficultés de la guerre. Endurer une telle épreuve, plus ou moins loin des fronts, méritait bien une mise en lumière. C’est pourquoi, pour le 80 anniversaire de la libération, j’ai recherché des fillettes et adolescentes de cette époque avec l’intention de réaliser leur portrait et ainsi leur rendre hommage. Elles s’appellent Odette, Madeleine, Mauricette, Colette, Therese, Huguette (les prénoms ont été changés) et avaient entre 3 et 18 ans le jour du débarquement.