La collection prend son origine autour de l'idée d'introspection. Le vêtement, support de l'auto-catalyse, devient l'expression d'une recherche de soi complexe. Il s'agit de matérialiser le processus d'évolution d'une maladie à l'aide de plusieurs étapes successives. La vulnérabilité de la jeune femme, l'apparition des premiers signes de la maladie, la jeune femme pris au piège, l'enfermement commence, puis va suivre un processus destructeur avec rapidement une maladie qui devient de plus en plus envahissante lorsque la souffrance arrive à son maximum, la jeune femme n'existe plus. Les détails dissimulés dans les pièces permettent de considérer autrement le vêtement. Cette série photographique, c'est l'extériorisation de soi, de ce que le modèle a vécu au plus profond d'elle-même. Il s'agit de couches que l'on enlève pour creuser sur soi-même. Une série qui raconte une histoire, mais qui aspire à autre chose, qui se charge du passé et dessine un avenir. Un avenir pour toutes celles et ceux qui souffrent d'anorexie mentale. C'est pourquoi, il a été important d'exposer la souffrance de ces jeunes femmes qui sont happées par une spirale infernale. La première constatation de cette absence de nourriture, c'est le noir : la matière noire. Cette douleur d'une beauté funèbre, à la fois profonde, déstabilisante et autoritaire. Ainsi cette couleur paradoxale traite à la fois de l'ombre et de la lumière, de la mort et de la vie, tandis que la matière blanche, mousseuse, ronde au touché, créée une enveloppe extérieure exprimant le besoin de douceur, à la recherche de protection.