Sans titre de la série "Chutes libres"

Jérôme Sevrette

Sans titre de la série "Chutes libres"

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  • Jérôme Sevrette

    Morceaux, pièces, restes, rebus. Effondrement, descente, fin. Chutes de vies, de moments, d’existence, de lieux... Un travail débuté il y a plus de trente ans qui ne pouvait trouver sa finalité que de nos Jours. Toutes les photographies de cette série ont été prise dans une période allant de la fin des années 80 jusqu’à la fin des années 90. Une collection de détails, recadrages de photographies argentiques issues d’archives personnelles. J’ai voulu par la redécouverte et la réinterprétation de ces images et à travers ces lieux, ces visages ces moments, retrouver l’essence de ce qui avait été le terreau de ma vocation pour la photographie et l’image en général. Comme pour la plupart de mes séries photographiques, il n’est pas question ici de nommer les personnes ou d’indiquer les lieux de prises de vue. Ces images n’étaient pas à l’origine des photos d’art, elles avaient été prises comme toutes les photos que l’on fait au cours de notre vie pour simplement se rappeler, se remémorer des instants. Mais la relecture de ces images a révélé des détails, des ambiances utilisées par la suite et jusqu’à aujourd’hui dans mes différentes recherches photographiques. Ces clichés apparaissent désormais clairement comme un imagier, une construction visuelle et mémorielle aboutissant sur le nuancier d’un processus créatif. Même si ce travail prend sa source dans un univers personnel, il se pose également comme un support universel d’introspection. Libre à chacun d’utiliser ces éléments, ces visages sans noms, ces lieux et paysages énigmatiques pour se remémorer son propre passé ou se projeter dans un univers romancé. Les photographies s’enchainent, se fragmentent dans un vertige cinématographique. La révélation esthétique de cette série tient du processus de reproduction photographique sur la base des tirages papiers d’époque. Il en résulte un sentiment visuel et introspectif à la fois précis et ouvert sur de nouvelles dimensions nostalgiques, temporelles et spatiales. La transmission et la représentation du souvenir dans une vision retrouvée et réinterprétée. Chutes de vies, images fugaces et fantomatiques d’un hypermonde.

 

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