Au début du mois d’août et comme chaque année depuis des siècles, l’N’TINNA A MARI, la fête traditionnelle de la petite ville de Cefalù en Sicile vient clôturer les festivités célébrant le Saint-Sauveur de la ville : le Santissimo Salvatore. Ce jeu traditionnel réservé aux enfants de pêcheurs voit depuis des décennies se succéder invariablement les Brocato, Cefalù (du même nom que la ville), Papa et autres noms illustres qui ont fait l’histoire du jeu. 16 heures, le départ est donné. Les participants s’élancent sur le long mat suspendu horizontalement au dessus de la mer, face à la jetée. Durant deux heures, de nombreuses tentatives permettent aux participants de parcourir chaque centimètre d’un mat recouvert de savon. Pour couvrir l’événement, je dispose de mon 35mm. Je n’ai pas d’accès direct au long mat pour lesquels les organisateurs bloquent le passage. Il me faut donc faire l’impasse sur les plans serrés. Aucun problème, je choisis d’être au plus prêt de la foule. Dans l’eau ! Je protège mon reflex d’un sac isotherme prévu pour l’occasion et m’immerge donc dans l’eau, avec pour seul radeau le matelas gonflable familial. Barbotant au milieu des enfants, les bombes se succèdent autour de moi … je suis en terrain hostile, une quasi zone de guerre ! Deux heures plus tard Roberto Brocato arrache fièrement le fanion qui trône au bout du mat et conclut l’édition annuelle. Les acclamations retentissent. Locaux et forestiers (siciliens « étrangers » des collines voisines saluent notre héro du jour. La foule acclame le héro du jour qui inscrit son nom à la très prestigieuse liste de leurs aïeuls. Il est 18h passé, l’heure de rejoindre la procession du soir donnée en l’honneur du Saint patron de la ville. De mon côté, je suis heureux de laisser un témoignage à mes enfants d’un événement que leurs ancêtres pécheurs ont eux même vécus et qui perdure pour notre plus grande joie à tous !