Le festival d’ImageSingulières se déroulera à Sète du 13 au 31 mai. L’équipe Wipplay.com souhaitait vous présenter 3 des photographes de l’édition 2015 qui s’annonce particulièrement belle. Pour les plus curieux, l’ensemble de la programmation est à retrouver sur le site du festival.
1. Marie Baronnet : « Legends »
Marie Baronnet partage son temps entre la France et les Etats –Unis… « je me sens européenne et américaine à la fois… » Après une étonnante série sur la « folie » des armes à feu aux Etats-Unis, Marie Baronnet entreprend cette fois–ci un voyage au pays des strip-teaseuses, toujours outre atlantique. De rencontre en rencontre, elle fraternise avec les anciennes gloires de cet art éminemment américain. Des heures de confidences et de séance photos intimes, où elles se mettent à nu et, avec émotion révèlent les secrets de leur existence. Leurs souvenirs font écho à la mémoire de la nation. Grandeur et décadence, l’industrie du sexe a balayé leur art : « Ne nous y trompons pas. Chacune d’elle est un vrai entrepreneur du Rêve Américain. Elles ont conquis leur chair et leur indépendance, leur sexe et leur économie, et elles en ont payé le prix fort. Célébrité, déchéance, addictions, solitude, indigence, tout ce qui va avec la vie quand il n’y a plus qu’à vivre. Elles sont là, avec humour et grâce. C’est ce qui fait d’elles des Legends. ».
2. Stéphane Lavoué : « the North East Kingdom »
Stéphane Lavoué est né à Mulhouse en 1976. Photographe, reporter et portraitiste, diplômé de l’Ecole Supérieure du Bois en 1998, il part vivre deux ans en Amazonie brésilienne (à Belém puis Santarém), chargé des achats de bois pour un groupe industriel français. De retour en France en 2001, il s’installe à Paris et abandonne le bois pour la photo. Il entreprend pour la première fois un vrai travail personnel avec cette saga nord- américaine du Royaume du nord est du Vermont.
« J’y suis arrivé par hasard, un soir, en suivant les courbes sinueuses du chemin de crêtes boueux et cabossé qui relie les fermes de West-Burke à Sutton. Sans jamais avoir l’impression d’avoir traversé de frontière. J’y ai croisé la désolation de ces maisons éventrées, comme soufflées par le temps, abandonnées par leurs propriétaires, victimes du déclin industriel. J’y ai croisé de jeunes fermiers utopistes venus expérimenter une vie alternative décroissante, refusant la mécanisation, chuchotant aux oreilles des bœufs et chevaux une langue inconnue. J’y ai croisé des chasseurs d’ours armés d’arc et de flèches, des taxidermistes en peau de loup, la princesse des abattoirs, un vieil explorateur des savanes tanzaniennes et la femme à la bûche… »
3. Ad Nuis : « Oil & paradise »
Né en 1958 Ad Nuis a longtemps travaillé comme photographe indépendant pour la presse mais il s’est parallèlement toujours impliqué dans des projets au long cours. « J’ai pris bon nombre de photos de gens qui épluchaient des patates, lavaient leur linge ou tondaient leur pelouse et il était temps que je me plonge dans le big bad world ». Voici comment Ad Nuis explique son départ pour Bakou en Azerbaïdjan. Depuis 2005 le pays est traversé par le plus grand pipe line au monde et avec une ironie froide Ad explore ce nouvel eldorado qu’est devenue l’ancienne république soviétique.
« Il y a un peu plus d’un an, l’Azerbaijan , un pays gouverné par une vraie dictature, a organisé le concours de la chanson de l’Eurovision. Ce fut l’occasion d’une démonstration de l’opulence d’un pays qui aussi tentait d’organiser la coupe du monde de foot et les jeux olympiques ! Les droits de l’homme n’y sont pas inscrits à l’agenda et seulement une petite caste chanceuse profite des nouvelles richesses. Peu de gens se sentent concernés en occident, il y a trop à y perdre….C’est la champion’s league de la géopolitique. »