Lieu _Galerie Clémentine de la Feronnière à Paris
Photographe _Adrien Boyer
Projet_Consonances
Jusqu’au 1er avril
Direction l’Ile saint Louis à la découverte de la première exposition d’Adrien Boyer. La série « Consonance » est accrochée à la galerie Clémentine de la Féronnière – au fond d’une jolie cour. La tombée de la nuit tombée donne un air poétique à l’entrée.
A. Boyer, après C. Baudelaire et W. Benjamin ?
A l’entrée, ces mots de Michel Poivert – historien de la photographie – nous accueillent :
« Si l’on peut ajouter au flâneur de Charles Baudelaire et au chiffonnier de Walter Benjamin, une autre figure de la modernité capable de transfigurer le prosaïsme du monde, les photographies d’Adrien Boyer évoquent celle du balayeur. Dans ce théâtre muet qui lui est réservé, le balayeur prend soin de ne retirer que l’écume du jour, laissant aux sols, aux murs et aux volets les cicatrices indélébiles du temps… »
Il y a plus désagréable que d’être d’emblée comparé à Baudelaire…
Qui est ce promeneur ?
Formes affirmées, structures en tension, gamme de couleurs subtiles. Tout est en correspondance. L’image n’indique pas où se trouve l’auteur, qui est le promeneur. Lui ou nous ? Diane Dufour, directrice du BAL qui avait sélectionné le photographe dans les dix finalistes du Prix HSBC, disait de lui qu’il « sculpte (ainsi) dans l’épaisseur du monde, des photographies à l’esthétique minimale. »
C’est limpide quand on regarde ces images.
La rue, un prétexte à fabriquer des images
Ses images révèlent un sens aigu de la composition, il joue élégamment avec les formes et la couleur. Je ne suis pas peu fière de lui avoir consacré une Carte blanche sur mon site avant cette nomination.
Aucun personnage n’occupe les photos d’Adrien Boyer. Pour le commissaire d’exposition, Gabriel Bauret, « Adrien construit avec patience une vision de la ville à l’écart des foules … La rue n’est en fin de compte qu’un prétexte à faire, à fabriquer des images, un motif dans le sens où l’acte de photographier dépasse le sujet. »
Boyer, autodidacte parmi les villes
Son parcours est original car autodidacte. Issu du monde de la finance, c’est dans une banque, en 2009, qu’Adrien expose pour la première fois son travail. Des coups de cœur successifs l’ont mené à exercer la photographie de manière professionnelle :
* En 2011, il réalise une série sur Jérusalem dans le cadre d’une résidence à l’Ecole Biblique et Archéologique Française.
* Entre 2011 et 2014, ses séries réalisées à Séville, Lisbonne, Venise, Florence, et Marseille ont été notamment exposées au Laboratoire de la Création à Paris, à la galerie Artemiss Contemporary de Singapour ou à la Vogelsang gallery de Bruxelles.
* En 2015 sa série sur Paris intitulée « l’esprit des lieux » fait l’objet d’un premier ouvrage publié aux éditions Terre bleue, préfacé par Gabriel Bauret. Cette même année, son travail est exposé à la Librairie Photographique « Le 29 », et le Musée d’Art et d’Histoire Louis Senlecq de l’Isle Adam acquiert l’une de ses photographies.
* En 2016, sa série sur Abidjan est nominée au Prix HSBC pour la Photographie et la revue Camera lui consacre un portfolio.
À noter aussi :
☞ Son exposition du 2 février au 1er avril 2017 en partenariat avec le Festival Circulation(s)
☞ Le très beau livre préfacé par Michel Poivert qui accompagne l’exposition. Consonances – éditions Clémentine de la Feronnière