Jusqu’au 14 avril, Wipplay et la Villa Pérochon s’associent pour le concours CARTE BLANCHE. Une thématique particulière : construire des séries photos de 8 images minimum sur un sujet libre. Un fil conducteur clair, un sujet bien défini et un cadre cohérent, vos séries doivent raconter une histoire pertinente et originale !
Réaliser une série photo est l’occasion de penser son sujet, de prendre le temps de définir ses objectifs, d’envisager de nouvelles voies créatives. La série photographique offre un champ des possibles plus large pour dérouler le fil d’une histoire.
Pour vous inspirer, nous vous présentons les travaux de Grégory Crewdson, Eliott Erwitt, Claudine Doury et de Bernd & Hilla Bercher, qui abordent l’exercice de manières totalement différentes. Chacun a sa démarche, engagée, artistique, sociale ou fantastique. Tous utilisent la série photo pour partager leurs points de vue et nous raconter des histoires, captivantes.
« Dogs » (1946 – 2003) par Eliott Erwitt
La fascination d’Elliott Erwitt pour les chiens remonte aux années 40, alors qu’il arpentait appareil au poing les rues d’Hollywood, en adolescent solitaire. Pour lui, les chiens occupent une place considérable dans notre quotidien. Il dépeint donc de manière originale, la condition humaine dont ces bêtes sont le miroir. Le photographe dévoile ainsi une complicité inattendue avec ses sujets canins et parvient à rendre leur psychologie, teintée d’indépendance, de loyauté et parfois aussi, de ridicule. Chien de luxe ou chien errant, héros de la famille ou bâtard, tous les dogues sont mis à l’honneur et incarnent le thème universel de l’ami fidèle ou du compagnon au cœur tendre.
« Twilight » (1998 – 2002) par Grégory Crewdson
La série Twilight se compose de quarante photographies créées sous forme de tableaux soigneusement mis en scène, qui explorent la relation entre le domestique et le fantastique, entre le paysage nord-américain et la topologie de l’imagination. Gregory Crewdson réalise des images qui traitent du fantastique et du paranormal. Dans cette série d’images aux couleurs intenses, presque lugubres, et aux détails exubérants, il utilise un mode de photographie cinématographique au décor parfaitement élaboré.
« Artek, un été en Crimée » (2004) par Claudine Doury
Claudine Doury est fascinée par ce lieu, Artek, situé en Crimée, sur les bords de la mer Noire. C’est là que se donnait le spectacle de la réussite du régime communiste. Aujourd’hui encore, une part de l’idéologie subsiste. Entre les grandes célébrations du passé et les incertitudes actuelles, les séjours à Artek demeurent une expérience forte dans la vie d’un adolescent russe. Claudine Doury saisit ce qui fait la singularité de ce lieu, en même temps qu’elle pose un regard empreint d’un profond respect, mêlé à de la fascination, pour cet âge vulnérable. L’uniforme a disparu, l’aspect idéologique a été gommé autant que possible, mais tout ce qui singularise l’adolescence reste : instants de solitude, de fragilité, métamorphose du corps…
« 12 châteaux d’eau » (1978 – 1985) par Bernd & Hilla Bercher
Bernd & Hilla Bercher, depuis les années 50, photographient des bâtiments industriels comme des puits de mine, des châteaux d’eau, des usines ou des silos à grains. Leur démarche résulte d’une double prise de conscience : la fragilité du passé industriel et l’utilisation de la photographie comme moyen d’expression objectif et neutre. Les images sont réalisées selon un procédé identique : point de vue frontal, fond neutre, absence d’effet de lumière. Il s’agit d’archiver la mémoire d’un passé menacé. Cette œuvre témoigne de l’histoire industrielle allemande et française avec des châteaux d’eau situés à Hayange, Forbach et Thionville. Ces photographies fixent et magnifient le patrimoine industriel.
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Voici quelques liens pour aller plus loin :
☞ Participez au concours ici.
☞ Pour en savoir davantage sur ces artistes, voici quelques ressources : Grégory Crewdson, Eliott Erwitt, Claudine Doury, Bernd & Hilla Bercher.