Organisé en partenariat avec l’opérateur Keolis, le concours DU SPORT DANS LES TRANSPORTS rendait hommage aux sportifs du quotidien, plus exactement ceux évoluant dans les transports en commun.
Immortaliser sa fille en train de jouer à bord d’un tramway a permis à Vincent Mourlon B., de remporter le premier prix du jury de ce concours. Partons à la découverte de ce Wipplayer à la méthode de travail bien singulière !
Commencons par votre parcours : d’où venez-vous et où êtes-vous basé actuellement ? Et, comment débute votre passion pour la photographie ?
J’habite Bruxelles depuis toujours, c’est mon territoire, ni trop petit, ni trop grand. Je suis né en 1973, et chez moi quand j’étais enfant, il n’y avait un seul livre de photographie : Zoologies de Michel Vanden Eeckhoudt. Ce livre m’avait fort intrigué parce qu’il montrait une autre manière de faire de la photographie que celle qui se trouvait sur papier glacé, dans les journaux ou albums familiaux. Après le lycée, je me suis inscrit dans la section photographie du « 75 », une école artistique à Bruxelles où j’ai appris la photographie argentique et me suis vraiment ouvert à cet art.
Travaillez-vous sur des projets en ce moment ? Si oui, lesquels ?
Je pratique aussi la photographie numérique mais c’est la photographie argentique qui me porte et me pousse. Actuellement, je m’intéresse à la photographie qu’on dit « plasticienne » ou l’image photographique est vue comme une matière à exploiter plus qu’une fin en soi. J’ai envie d’explorer d’autre manières d’utiliser la photographie : dans des livres d’artistes, des auto-éditions, des installations, intégrées à des objets. J’essaye d’utiliser des techniques argentiques alternatives qui permettent de rajouter de la matière dans l’image, leur donner de la présence…Transmuter l’image en objet. Dans la chambre noire, on touche à l’alchimie !
Je participe d’ailleurs à une exposition collective à Bruxelles où je présente certaines de mes photos les plus récentes. Si vous êtes dans le coin, c’est du 05 août au 15 septembre 2024 au Ten Weingaert, à Forest, venez-y !
Quelle est votre méthode de travail ?
Méthode de travail…tout de suite, les grands mots ! Disons que ma « méthode » est plutôt chaotique, pour ne pas dire bordélique. Je suis très désorganisé et distrait, je perds mes fichiers, j’égare mes négatifs, puis parfois je les retrouve, je modifie mes méthodes de classement pour mieux oublier ce que j’avais décidé de faire… Ce que je peux dire c’est que je ne travaille pas par thème, je suis plutôt un photographe qui se promène. Je vis ma vie et je prends les photos que je croise. Après, la cohérence, j’essaye de la créer en associant les images qui se trouvent dans mon immense fourre-tout.
En termes de rendu photographique, recherchez-vous quelque chose de particulier ? Pouvez-vous nous livrer des secrets de fabrication/astuces ?
Que ce soit en argentique ou en numérique, j’ai besoin d’avoir les images dans les mains, de les imprimer pour pouvoir les manipuler, les toucher, les associer entre elles. J’aime bien qu’elles aient un aspect granuleux, qu’il y ait une sensation de matière, des imperfections. Si, avec l’argentique, ça vient presque naturellement, en numérique, -que je ne le maitrise pas bien- j’ai plus de mal à obtenir quelque chose qui me satisfait. Je me contente alors en général de traitement basiques.
Votre photo lauréate du concours DU SPORT DANS LES TRANSPORTS fait partie d’un projet en particulier ?
Il s’agit de ma fille qui ne tenait pas en place dans les transports (elle a grandi depuis mais sa soeur a pris le relais !) et elle jouait à escalader et se suspendre. J’aime bien l’impression de mouvement induit par ses vêtements et le fait qu’elle soit visuellement encadrée par les soufflets du tram.
Qui sait, peut-être, s’intégrera-t-elle dans un projet plus tard qui parlerait du quotidien familial…
Dernière question : parmi les talentueux utilisateurs Wipplay, est-ce qu’il y a un (ou plusieurs) compte (s) dont vous appréciez particulièrement le travail, et que vous conseilleriez ?
Parmi tous les talents de Wipplay, Agathe Waechter propose des photos lumineuses, pleines de nature, de couleurs, de douceur, de sensibilité et de caractère.
Il y a aussi Marie Le Moigne, que je trouve très intéressante dans sa manière d’aborder la photographie de manière intime, intelligente et subtile. Elle joue beaucoup avec les textures et le rendu de ses images, et n’hésite pas à provoquer des modifications par expérimentation pour augmenter le pouvoir expressif de ses photographies. Elle vient de publier le livre Eden chez l’éditeur Corridor Eléphant.
