«J’explore les frontières floues entre le réel et le surnaturel» 

par Wipplay
© Romain RUIZ

Amateur de cérémonies, défilés et autres cortèges carnavalesques souvent hauts en couleur, ROMAIN RUIZ propose un travail photographique chargé d’images brutes. Sa photo Carnaval de Nice lui a valu le premier prix du jury du concours LE MONDE EST SHOW, en partenariat avec Les Rencontres photographiques d’Arlon.

Comme d’autres lauréats avant lui, il nous en dit plus sur sa pratique et son parcours dans l’entretien à découvrir ci-dessous.

Commençons par votre parcours : d’où venez-vous et où êtes-vous basé actuellement ? Et comment débute votre passion pour la photographie ? 

Je m’appelle Romain Ruiz, je suis photographe, j’ai 30 ans et suis originaire du nord-est de la France. Je vis et je travaille à Paris. Je suis devenu photographe presque par hasard, de façon progressive et très autodidacte en 2014, à mes 19 ans lors d’un voyage d’étude en Finlande. Le cinéma a toujours eu beaucoup d’importance dans ma vie et je dirais que c’est l’ennui et les décors dans cette banlieue d’Helsinki qui m’ont poussé à sortir, à faire mes propres images et mes premiers reportages photos très amateurs de la Finlande et de ses environs.

Contes du Nord, mon premier livre, paraît en 2021 aux éditions Filtreditions : il s’agit d’un recueil photographique dont l’histoire se déroule autour du folklore fantastique et de la vie quotidienne du Nord-Pas-de-Calais.

Travaillez-vous sur des projets en ce moment ? Si oui, lesquels ? 

Depuis 2018, à travers ma série France Parallaxe, je documente les événements culturels, religieux et folkloriques qui ponctuent la vie de la France et qui jouent un rôle essentiel dans la construction des identités locales.

© Romain RUIZ

Quelle est votre méthode de travail ?

J’essaye de rechercher bien en amont les évènements ciblés via beaucoup de recherches, dans les médias, les réseaux sociaux et le bouche à oreille. C’est parfois un peu difficile car on a des attentes et l’évènement ne ressemble pas à ce que l’ont s’était imaginé, il y a parfois des déceptions mais aussi de très bonnes surprises. Se déplacer fait partie d’un processus plus large de création d’images sur le long terme.

En termes de rendu photographique, recherchez-vous quelque chose de particulier ? Pouvez-vous nous livrer des secrets de fabrication/astuces ?

Je m’immerge dans les cérémonies et les cortèges, capturant des moments d’intimité, de légèreté et d’humour et à la recherche de compositions brutes, chargées et baroques. Mon approche au flash et l’ésotérisme des célébrations me permettent d’explorer les frontières floues entre le réel et le surnaturel, créant des contrastes entre deux réalités;  une « cassure » du réel dans laquelle des personnages fantastiques de contes s’immiscent.

Parlons de la photo qui vous a valu le premier prix du concours « LE MONDE EST SHOW » : quand et où avez-vous pris ce cliché ? Racontez-nous le contexte.

Il s’agit du carnaval de Nice ! Un des plus grand carnaval de France. J’ai beaucoup travaillé sur les carnavals du Nord de la France et j’avais envie de pouvoir faire un parallèle avec ceux du sud. Je me suis rendu compte que la population dans le sud, notamment celle de la Cote-d’Azur, était beaucoup moins « participante » que dans le Nord mais que les chars étaient assez exceptionnels. Ils représentent tout un folklore et une mythologie locale. La photo représente l’un des chars avec une miss locale qui jette du mimosa sur la foule.

© Romain RUIZ

Dernière question : parmi tous les talentueux utilisateurs Wipplay, est-ce qu’il y a un (ou plusieurs) compte (s) dont vous appréciez particulièrement le travail, et que vous conseilleriez ? 

Bien-sûr ! J’ai été très sensible à la photo prix du Jury d’Hurtebise pour le concours Paysages d’Outre Mer !

© Hurtebise