« Une beauté esthétique, un mystère qui invite à la contemplation et une utilisation magistrale des plans » : voilà comment l’éditeur Ramon Reverté, l’un des jury du concours DANS LA NEIGE, décrivait récemment la photo lauréate du 1er prix. On doit ce cliché baptisé Islande à Nina Huttin alias Nineinto sur Wipplay ; en 2021, sa photo Midnight Demon visible ci-dessus avait été « coup de coeur » du jury de VIVA FIESTA. La photographe s’est prêtée au jeu de l’interview pour évoquer son parcours et son travail.
Commençons par votre parcours : d’où venez-vous et où êtes-vous basé actuellement ? Et, comment débute votre passion pour la photographie ?
Je suis bordelaise d’origine et toujours basée à Bordeaux.
Ma passion pour la photographie débute avec le cinéma, pour ses histoires et sa lumière ; à travers la peinture aussi, notamment la peinture flamande, pour son éloge du quotidien, chaque instant du monde étant propice à la création de petits récits de vie. La photographie est pour moi une manière de mener une double vie, que je vis et revis à l’infini. Elle me permet de rester ancrée dans l’essentiel, dans ce et ceux que j’aime.
Travaillez-vous sur des projets en ce moment ? Si oui, lesquels ?
Je travaille sur la création de mon site www.nineinto.fr
Quelle est votre méthode de travail ?
Je n’ai pas vraiment de méthodologie, j’ai une pratique très instinctive de la photographie, je pourrais dire, vulgairement, que je photographie comme je respire. J’ai toujours aimé faire des images depuis ma plus tendre enfance. Dans la captation, je dirais que j’ai peu de méthodologie. Le système se met davantage en place après, lorsque je déroule mes images.
En termes de rendu photographique, recherchez-vous quelque chose de particulier ? Pouvez-vous nous livrer des secrets de fabrication/astuces ?
Je travaille beaucoup en série et en format paysage, sans doute très inspirée par l’image cinématographique. Je chemine ma pensée en diptyque ou en triptyque lorsque je souhaite créer un dialogue, et en série lorsque je crée des albums. J’aime beaucoup penser les photos en album, je suis d’ailleurs bien plus attirée par les albums de photographie à la fin des expositions que par les images exposées en tant que telles. L’image unique m’intéresse peu.
Parlons de la photo qui vous a valu le premier prix du concours DANS LA NEIGE : quand et où avez-vous pris ce cliché ? Racontez-nous le contexte.
J’ai pris cette photographie aux abords d’un petit village du Nord de l’Islande, je ne saurais plus situer où nous nous trouvions très exactement, nous nous étions arrêtés sur le bord d’une route pour faire une pause après avoir roulé plusieurs heures, on perd vite la notion du temps et de l’espace là-bas. Nous voulions quitter la région de Reykjavik, extrêmement attractive et touristique. Nous avons donc pris la route vers Husavik. La rencontre avec ces chevaux islandais a marqué ce tournant dans notre voyage.
J’ai pris plusieurs portraits d’eux, de leur avancée au loin à leur arrivée près de nous. Il faisait extrêmement froid ce jour-là mais nous sommes restés un long moment avec eux, c’était nos premiers amis du Nord et nous n’avons pas rencontré grand monde. Je ne les oublierai jamais. Les chevaux islandais ont la particularité unique au monde de pratiquer 5 allures, je me souviens qu’ils ont mis un certain temps avant de nous rejoindre, ils étaient à l’autre bout de l’immense champ. Il y avait quelque chose d’extrêmement vaporeux dans cette rencontre, leur silhouette baignée de soleil dans la neige, notre fatigue, leur allure : tout parait une éternité en Islande.
Cette photo fait-elle partie d’un projet en particulier ?
Elle fait bien évidemment partie d’une série relatant cette rencontre. Mais aussi d’un recueil photographique aux allures de carnet de voyage qui raconte mon expérience de l’Islande.
Dernière question : parmi tous les talentueux utilisateurs Wipplay, est-ce qu’il y a un (ou plusieurs) compte (s) dont vous appréciez particulièrement le travail, et que vous conseilleriez ?
Je vous conseille le compte de Myriam Mercier qui est une amie. J’apprécie également le travail de Jérémy Larroque, d’Arnaud Snomsed, d’Estelle Magnin et de Damien Lorek, pour ne citer qu’eux.