VU SUR INSTAGRAM – Une photo d’Eléonore Wismes, cela se reconnaît par la couleur, des touches de peinture épaisses sur un portrait à la netteté parfaite. Parfois, elle s’adonne aussi au noir et blanc, à l’argentique, au numérique et même au cinéma. Rencontre avec une photographe qui touche-à-tout.
C’est dans les grands espaces que Eléonore Wismes puise l’inspiration. Son tout premier souvenir photographique est celui d’un paysage espagnol.
« Je devais être en 5ème ou en 6ème, en cours d’arts plastiques, j’avais pris une photo lors d’un voyage de classe en Espagne et je l’ai collée sur une feuille blanche. Autour j’ai dessiné la continuité du paysage. Je me rappelle très bien de ce fort sentiment d’inspiration et de satisfaction. »
De son enfance à la Baule, Eléonore a gardé le goût des plages et des horizons marins. Au grès des voyages et des déménagements, les paysages ont changé mais la volonté est restée la même : un trait de couleur ou un rayon de lumière capturé au bon instant et l’on est aussitôt plongé dans la réalité du moment.
« Lorsque je peins sur une photo, c’est pour raconter l’énergie qui s’en dégage, l’énergie du lieu ou l’énergie d’un corps. Il y a une portée spirituelle alliant rêve et réalité. »
Le travail d’Eléonore est celui d’une photographe qui vibre avec la lumière. Elle le dit elle-même : “Quand les beaux jours arrivent, cela me surexcite et je fais beaucoup de photos avec des amies dans de grands espaces, en lumière naturelle.” Ses shoots se font à l’instinct. Pas étonnant donc qu’elle ait choisi comme technique de prédilection l’argentique : la pellicule laisse la place au moment présent, la photo se découvrira plus tard- au tirage- teintée de souvenirs et de nostalgie.
Même lorsqu’elle délaisse les paysages pour l’humain, la logique reste la même : suivre ses intuitions.
“En se laissant aller à l’instinct, tu te découvres un peu – en tant que photographe ou en tant que modèle et c’est assez magique. Parfois, avec le recul, je regarde mes photographies et jamais je n’aurais imaginé pouvoir sortir ça de moi. Je suis dans cette logique là, plutôt que de vraiment vouloir travailler un rendu pour avoir un résultat précis.”
Se laisser porter, c’est aussi explorer. Même si l’argentique reste dominant dans son travail, lorsqu’on lui demande quels sont ses “secrets de fabrications”, Eléonore nous répond “[qu’elle] teste tout. Parfois cela marche, parfois non”. Au final, c’est la complicité avec ses modèles qui l’emporte toujours.
Ses portraits sont à l’image de ses photos de paysages : taillés et cisaillés pour en faire ressortir l’émotion brute. Une émotion brute qui passe parfois par la nudité.
Dans tous ses travaux, Eléonore met en valeur le corps, celui de la femme en particulier. Lorsqu’elle prend ses amies en photo, elle a envie qu’elles se sentent libres, belles et fortes. En 2021, elle portait également cet idéal féminin à l’écran avec le cours métrage Betta, portrait d’une mère et d’une fille fusionnelles.
Cinéma, peinture mais aussi danse (Sudden move avec la poésie de Lou Lévy)… pour Eléonore pas question de choisir. “J’aime quand différents arts se croisent, se complètent et créent quelque chose ensemble”. Et c’est sans doute cet art du mélange qui rend son travail si unique !
Eléonore prépare actuellement son premier long-métrage, en attendant vous pouvez suivre son travail ici.
Avant de la quitter, Wipplay lui a demandé qu’elle serait sa participation au concours à notre concours Paysages d’Outre-mer, de quoi s’inspirer…