Du 23 juin au 29 septembre 2021, Wipplay et Cash Essentials proposaient un concours photo – ouvert à tous – autour de la thématique de l’IMAGINAIRE MONETAIRE. Le jury s’est déroulé le 1er décembre au Musée de l’Économie (Citéco), logé au cœur d’un monument historique de Paris : l’Hôtel Gaillard. C’est dans une large salle du premier musée de l’économie interactif d’Europe, que les membres du jury se sont retrouvés pour choisir les images lauréates.
Hasard du calendrier, cette semaine-là, la Banque Centrale Européenne (BCE) ouvrait son processus de sélection de nouveaux motifs (moins abstraits) pour les coupures en euros.
****
Un jury exceptionnel avec 11 personnalités
issues des milieux de la monnaie, du design et de l’image.
****
Autour de la table de ce jury animé par l’équipe photo de Wipplay, étaient réunis :
* Philippe Assalit, photographe plasticien, exposé dans de nombreux centres d’art en France et en Europe,
* Amandine Blier, responsable de la communication de Citéco,
* Stephen Joannon, galeriste, critique d’art, expert en art contemporain,
* Guillaume Lepecq, président du groupe de réflexion CashEssentials,
* Julie Plus, directrice de Wipplay.
En visioconférence, participaient aussi :
* Carlos Almenar Diaz, designer de billets de banque auprès de CCL Secure, fondateur de Banknote Art Concept.
* Tom Badley, artiste et fondateur de Independent Currencies,
* Sébastien Freuler, directeur de création numérique chez SICPA.
Trois jurés avaient partagé leurs votes avec l’équipe Wipplay :
* Michelle Bonzon-Vuilleumier, conceptrice de documents de sécurité chez Koenig & Bauer Banknote Solutions,
* Scott Hutchings, président et fondateur de Global Coin Solutions, spécialisé dans le traitement et le rapatriement de devises étrangères pour des œuvres caritatives,
* Reto Karrer, designer auprès de OVD Kinegram AG, une entreprise Kurz.
****
Des débats sur la nature et le futur de la monnaie :
Qu’est-ce qu’un billet ? Qu’est-ce qui fait et fera billet ?
****
Ce jour-là, les membres du jury reviennent à l’essentiel : qu’est-ce qui fait le billet de banque ? Guillaume Lepecq en reprend les invariants : « Il faut déjà un émetteur, le plus souvent une banque centrale d’un pays ou d’un regroupement de pays. Parfois ce sont des banques commerciales contrôlées par une autorité centrale (comme en Ecosse ou à Hong Kong). Il existe aussi des monnaies émises à une échelle locale comme l’Eusko au Pays Basque, la Roue en Provence ou le Brixton Pound.
Au-delà des caractéristiques physiques tangibles (trame, chiffre, dimension, support), la dimension artistique est bien sûr évoquée. “Les billets et les pièces dérivent de l’esprit artistique, du langage du dessin et du graphisme. Tous les éléments clés d’une monnaie, tels que l’esthétique, la symétrie, la couleur, l’équilibre et l’harmonie visuelle ; cela représente l’identité et la culture », a déclaré Carlos Almenar Diaz.
Ne dit-on pas qu’un billet est la carte de visite d’un pays ? Il présente bien souvent des sites touristiques (Chutes du Niagara, Machu Picchu) ou des célébrités (Mandela, Gandhi, Washington…). Guillaume Lepecq précise : « Le choix des personnalités est un vrai sujet.
A quoi s’attendre pour la monnaie de demain ? Quelle est la place de la monnaie physique face aux monnaies digitales ? Pour les experts réunis ce jour-là, il faut conserver absolument un support physique car il possède une dimension universelle.Les pièces et les billets sont accessibles à tous ; ils ne discriminent pas ; ils ne tombent pas en panne et protègent l’anonymat des utilisateurs. En outre, ils véhiculent des valeurs et des messages impactants, notamment culturels et artistiques. « Après avoir vu toutes ces propositions de design intéressantes, je trouve que les sensations offertes par le billet de banque restent un élément fondamental dans l’équilibre visé entre stabilité et changement. » a déclaré Michelle Bonzon-Vuilleumier.
****
Des participations riches,
avec des amateurs et des designers professionnels
****
« Le large éventail des contributions soumises au concours m’a impressionné. » confie Reto Karrer. Près de 116 images présélectionnées – sur un total de 581 contributions – furent présentées au jury. “C’était très enrichissant de participer à ce concours et je suis très impressionné par la créativité et les messages des œuvres reçues” dit Amandine Blier. Animaux, paysages, océans, planisphères, figures plus ou moins anonymes, messages…” De nombreuses images sont marquées par des préoccupations environnementales et une certaine quête de bonheur et de solidarité. Les billets fascinent un large public. « J’ai particulièrement apprécié les propositions artistiques et force est de constater que l’écologie était un sujet récurrent. Cela m’amène à penser qu’une monnaie du futur devra porter des sujets qui rassemblent les gens.” reporte Philippe Assalit.
Cette production – résolument tournée vers l’avenir – se distingue des billets habituels, aux accents patrimoniaux et passéistes.
Sur les images, les expressions varient, les participants jouent avec les codes graphiques et les mots. “Les contrastes entre les couleurs ainsi que les images en noir et blanc étaient spectaculaires. Les visions partagées par un grand nombre d’artistes pour l’avenir m’ont le plus frappé. La passion derrière les soumissions était claire : l’argent physique est là pour rester et il y a de l’espoir pour l’avenir.” dit Scott Hutchings.
Les invariants visuels de la monnaie sont peu remis en cause. Les chiffres sont omniprésents, tout comme les symboles monétaires. “Voir la réinterprétation de l’argent liquide était fascinant et inspirant. » a ajouté Tom Badley.
Au second tour de table, seules 40 images sont retenues. Très tôt, le jury remarque que certains billets sont des réalisations de designers de billets professionnels. Exceptionnellement, les jurés mettent en place un podium amateur et un podium professionnel. Il s’agit de récompenser toutes les participations, en considérant les niveaux de chacun.
****
Les lauréats du podium amateur :
Anthony Morel (1er prix) // Mykhay Lo (2e prix) // Cushmok (3e prix)
****
“Pour moi, le design nous plonge dans un monde post-apocalyptique où la monnaie est devenue un outil de survie. Il est souvent considéré comme allant de soi, dans ce monde de plus en plus numérisé, que l’argent liquide a toujours un rôle lors de catastrophes naturelles ou humanitaires.” commente Sébastien Freuler
« C’est une image plus sociale. Il y avait finalement assez peu d’images représentant des individus avec une dimension culturelle. Nous avons souhaité récompensé cette originalité. »
“C’est une très belle image que l’on imagine facilement sur un billet. La mention our bank évoque l’idée d’une souveraineté collective, partagée. Le collage entre les deux mondes nous a séduit.”
****
Les lauréats du podium professionnel :
Rex Garbienn Relampagos (1er prix) // Dias Nurhandoko (2e prix) // Millerindingo (3e prix)
****
« Cette image a fait l’unanimité auprès du jury pour son travail graphique impressionnant. C’est d’ailleurs cette image qui a déclenché l’idée d’un podium pour les professionnels. »
« Une réalisation professionnelle, des couleurs vives, un message fort dans les images… Le jury souhaiterait beaucoup voir cette brochure diffusée. »
« Celle-ci représente vraiment la monnaie du futur. C’est l’une des rares à ne comporter aucun symbole chiffré. Son design abstrait sort du lot. Elle est non seulement esthétique, mais surtout très peu académique. »
****
Les lauréats du public :
Cate (1er prix) // Lecok (2e prix) // Pikr (3e prix)
****
⭐ POUR ALLER PLUS LOIN ⭐
👉 Découvrez toutes les images participantes au concours IMAGINAIRE MONETAIRE 📸😉
👉 Retrouvez toutes les images de la PRESELECTION
