En 2021, Wipplay et Tendance Floue vous proposent une nouvelle série de concours destinés à mettre en lumière le projet AZIMUT, une marche photographique réalisée en 2017 par les membres du collectif et leurs amis photographes comme Pascal Dolemieux.
Chaque thématique de ces concours reprend l’une des lettres du mot AZIMUT. Au programme : A comme Azimut, Z comme Zig Zag, I comme Imaginaire, M comme Magie, U comme Utopie, T comme Trace. Pour honorer la lettre I, il faut nous partager vos imaginaires. Profitez de vos rêveries le long des routes pour photographier les univers fantasmagoriques qui embrument vos esprits … Pour vous inspirer, Pascal Dolémieux, expert Wipplay et jury du concours I COMME IMAGINAIRE nous raconte son rapport à la photographie et à l’imaginaire.
Le travail de Pascal Dolémieux est reconnu par tous depuis près de 40 ans : Prix de la Fondation Nationale de la Photographie (1981), Prix Niepce (1983), Prix Moins Trente du Centre National de la Photographie (1983), Prix Air France-Ville de Paris (1983). Pascal pose sur le réel un regard qui lui est propre et qui nous permet de voir différemment les choses du quotidien : « Voilà des années que je suis photographe. Des années que je regarde le monde à travers la fenêtre d’une chambre obscure et que je me promène avec cette fenêtre autour du cou, par-dessus l’épaule ou au fond d’un sac. Quelquefois le monde ne me suffit pas et j’ouvre la fenêtre. Il faut de tout pour faire un monde, voire en inventer d’autres… »
Tout au long de votre marche avec Tendance Floue, quels ont été- selon vous -les objets, paysages, lieux idéaux pour susciter l’imagination des spectateurs ?
«Je crois, d’une manière générale, qu’il est difficile d’énoncer des règles absolues en matière de photographie. En ce qui concerne l’imaginaire, il y a toujours une oscillation entre un imaginaire collectif, conséquence d’une culture plus ou moins commune, et les particularités de l’individu lui-même. Quant à moi je sais que je n’ai pas d’objets ou de lieux de prédilection, si ce n’est que j’affectionne les lieux désertés. Le principe de la marche Azimut était d’être soumis au hasard du lieu où chacun commençait sa déambulation et je me suis tenu à la contrainte de la marche. J’ai choisi principalement, mais pas exclusivement, de montrer la route elle-même. La route comme une sorte de ready-made en référence à cette période artistique transitoire entre l’art moderne et l’art contemporain, en considérant la route, bien souvent le bitume, comme une toile ou une surface sur laquelle se sont inscrites des formes graphiques souvent abstraites, et parfois évocatrices.»
☞ Ci-dessous : des essais de mise en page de l’artiste pour le projet Azimut.
Quels moyens/ Quelles techniques pourriez-vous conseiller pour accroître le potentiel énigmatique de l’objet photographié ?
«Il faut noter que l’imaginaire, ou ce qui le produit, l’imagination, n’intervient pas forcément toujours au moment de la prise de vue. C’est d’ailleurs parfois un travail que l’on laisse par principe au lecteur/regardeur. Bien évidemment certains photographes sont plus enclins à le susciter, mais le hasard a toujours un mot à dire. J’ai parfois résumé la photographie s’apparentant au reportage, ou au documentaire comme une mise en scène du hasard. Avec forcément l’idée de volonté qui est nécessaire à une mise en scène. Et que cadrer c’est déjà commencer à transformer le monde en lui ôtant sa totalité et sa continuité.
☞ Ci-dessous : « La Découverte prise à la mine, dans les années 80. J’y ai toujours vu une sorte de mappemonde où l’hémisphère nord avait eu quelques soucis ».
Vos photos cherchent souvent à dépasser le réel et sont sources folles d’imagination ! Pourriez-vous nous raconter l’une d’entre elles ?
« Pour revenir à l’imaginaire, je crois qu’il ne faut pas prendre ce mot dans une acception exclusive d’irréalité, tendant à une fantasmagorie. On entend souvent dire que la réalité dépasse la fiction. J’ai toujours pris la réalité comme une fiction potentielle, me donnant l’impression d’inventer des histoires en la photographiant. »
Pour accompagner le lecteur de ses images dans cette démarche imaginaire, Pascal Dolemieux attribue des légendes éloquentes à ses photographies. Ainsi, cette scène de carnaval à Douai s’intitule : « Le carnaval de Douai, la petite fille qui s’imaginait accoucher de son père un jour de fête. »
⭐ POUR ALLER PLUS LOIN ⭐
👉 La page du concours I COMME IMAGINAIRE 📸😉
👉 Le site photographique de Pascal Dolemieux