L’art aborigène et la culture gastronomique australienne, avec Stéphane Jacob (Galerie Arts d’Australie)

par Wipplay
© Zenaida Gallagher Nampijinpa

C’est en découvrant l’île continent, à l’âge de 20 ans, que Stéphane Jacob, directeur de la Galerie Arts d’Australie à Paris, s’est passionné pour l’art aborigène dont il est devenu l’un des plus ardents défenseurs. C’est avec passion qu’il développe la promotion et la vente de peintures, d’objets d’art et de sculptures d’artistes australiens aborigènes et occidentaux.

Ces œuvres ont une résonnance toute particulière avec notre concours SAVEURS D’AUSTRALIE, qui invite les participants à photographier les gourmandises du Pays d’Oz. Celles-ci questionnent le lien entre cette culture aborigène et l’Australie moderne et contemporaine d’aujourd’hui. Les saveurs ancestrales se retrouvent-elles dans les mets d’aujourd’hui ? Y-a-t-il encore une correspondances entre ces deux époques ? Stéphane Jacob nous livre ici sa vision de l’art aborigène aux regard de notre thématique savoureuse.

Ses réponses sont illustrées par des peintures de sa galerie ainsi que des images participantes au concours. 

Quelle est la raison-d’être de votre galerie et quelle importance accordez-vous à la culture aborigène ?

Cette galerie est très intimiste. Conçue dans un appartement et accessible uniquement sur rendez-vous, la galerie Arts d’Australie est un lieu où l’on vient pour apprendre l’histoire de la culture aborigène. Pour en comprendre les peintures, il faut d’abord en comprendre le fonctionnement et les croyances, riche de 60 000 ans d’ancienneté. Arts d’Australie met alors en lumière des artistes australiens à travers des expositions mais aussi des conférences ou des rencontres pour faire connaître cette mythologie ancestrale.

© Payu Napaltjarri

Est-ce que la cuisine a une place ou une spiritualité particulière dans la culture aborigène ? 

La peinture aborigène est un récit, comme une pièce de théâtre qui se dessine sous nos yeux. A travers la technique du pointillisme, les aborigènes déroulent l’histoire de manière très poétique. Avec des symboles clés (comme un ovale qui va représenter un panier – appelé « coolamon » – dans lequel les femmes cueillent des baies, portent l’eau ou leur bébé), ils peignent les instants phares de leur quotidien. On retrouve également des symboles de la nature, des sols, des traces d’animaux (kangourous, émeus…) ou de la végétation. Les aborigènes sont un peuple qui vit au rythme des saisons et ce que la nature – le bush – a à lui offrir. Alors, bien-sûr la cuisine occupe une place primordiale dans l’art aborigène.

© Zenaida Gallagher Nampijinpa
© Paddy Stewart Tjapaltjarri

Quel conseil donneriez-vous aux photographes pour représenter les saveurs d’Australie ? (couleurs, lumières, saveurs…)

Les images doivent être vivantes, croquantes et délicates ! La véritable cuisine australienne garde des traces de ses origines aborigènes. Il faut donc retrouver du bush, toutes sortes de petites baies (qui poussent dans le désert), beaucoup de mets sucré-salé dont raffolent les Aussies et la lumière et le soleil de l’île continent.
J’aimerais voir dans les images des formes explosives et raffinées à la fois : de la nature et de la fraîcheur dans les plats ! Des textures croquantes et douces à la fois !

 

© Jean-Luc Wolff
© Jean-Luc Wolff
© Jean-Luc Wolff
© Eva Movi
© Jean-Luc Wolff

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