Du 14 octobre 2020 au 13 janvier 2021, la Société du Grand Paris et Wipplay font appel à tous les Franciliens pour partager les moments de leur vie quotidienne. Qu’il s’agisse d’un patrimoine célèbre ou d’un endroit caché sur une des lignes du Grand Paris Express, votre photo aura sa place au concours photo Horizon Partagé.
Cette semaine, notre invité spécial est Arthur Simony, street artist et designer calligraphe français. En tant que membre du jury au concours, il nous partage sa vision de la thématique Horizon Partagé.
Qu’est-ce que la thématique du concours HORIZON PARTAGÉ vous inspire ? Aussi bien conceptuellement que graphiquement ?
Avant tout, le partage. J’aime l’idée que l’ordinaire des uns constitue l’extraordinaire des autres. J’ai adoré ce concept qui consiste à faire découvrir aux autres nos petits coins de paradis, nos spots cachés, comme nous les voyons. L’idée de partager son jardin secret, à sa manière.
Pourriez-vous nous décrire votre rapport à la ville ? Votre manière de la voir, elle mais aussi ses habitants ? Sachant que vous êtes très sensible aux interactions, aux liens entre le décor et ses habitants…
Je suis un casanier, j’adore traîner dans mon secteur. Depuis 10 ans, j’évolue entre 3 rues aux creux desquelles je me sens bien, j’y ai mes repères et mes habitudes. Ayant travaillé des années au comptoir d’un café, j’y ai vu défiler tout ce qui fait la richesse ou l’âme de mon quartier (une des 3 rues est d’ailleurs la rue de Paradis), son hétérogénéité : cadres sup, sdf, célibataires endurcis, paumés, écrivains amateurs, comédiens en vogue, mères de famille, cathos, bobos, pressés, indécis, fatigants, attachants. Tout. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si j’ai réalisé ma première exposition dans ce café.
Quels motifs, quels cadres, quelles situations vous semblent les plus à même de souligner les flux dans la ville ?
Les lignes droites des rues secondaires qui relient les grosses artères, leurs perspectives. Nos fenêtres si petites qu’elles nous laissent gentiment imaginer les hors champs. Les bruits incessants qui sont une trame de fond, berçant nos caractères citadins. La répétition des immeubles, qui deviennent la toile de cinéma des batailles lumineuses. La ville est un corps en mouvement, suit son rythme à sa mesure. Nous en composons la matière vive, mais elle a son esprit propre. J’essaie parfois de le saisir, mais ce n’est pas toujours facile.
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Morceaux d’architectures ou coins de nature, espaces ouverts ou trésors cachés, tous les points de vue sur le Grand Paris Express méritent qu’on s’y arrête.
Alors à vous de jouer !