Wipplay et Safran vous invitent – jusqu’au 4 novembre – à participer au concours photographique MIMESIS pour immortaliser, de près comme de loin, les trésors de la nature. Il s’agit d’évoquer des convergences et des résonances avec la technologie, qu’elles soient réelles ou imaginaires…
Pour révéler de façon très concrètes tout le potentiel biomimétique des organismes vivants, nous avons demandé à Patrick Flammang (Directeur de recherches à l’Université de Mons en Belgique et spécialiste des organismes marins) de choisir certaines images participantes pour nous les décrire en pointant certains détails… remarquables !
🦑 Le poulpe 🦑
fixation garantie
« Ce poulpe nous présente ses ventouses qui lui permettent de se fixer partout. Les petits ronds blancs bien visibles sont situés dans la partie interne de la ventouse. Chacun est recouvert de milliers de micro-protubérances qui empêchent les glissements latéraux en générant des forces de frottement. Chaque cercle est entouré d’un fin liseré rouge. Cette structure très souple assure l’herméticité de la ventouse et lui permet de se fixer sur un rocher, ou sur n’importe quel type de surface.
Ces ventouses inspirent les industriels qui cherchent à optimiser leurs systèmes de fixation. Le mouvement des bras du poulpe est aussi intéressant. Alors qu’il n’a pas de structure osseuse, le poulpe parvient à se déplacer grâce à ses nombreux muscles et un système de propulsion de liquides qui jouent le rôle du squelette. Les chercheurs en soft robotics s’en inspirent pour créer des robots sans armature métallique.”
⭐️ L’étoile de mer et ses petits pieds ⭐️
Une colle « waterproof » super star
“Cette image nous permet de bien voir les nombreux pieds ambulacraires de l’étoile de mer. Ces derniers ne fonctionnent pas selon un système de ventouse comme les bras du poulpe, mais grâce à une colle waterproof. Sur ce cliché, nous pouvons distinguer les deux parties de chaque petit pied. La partie translucide, qui est la plus longue, va s’étendre et répondre aux stimuli du système nerveux pour déclencher le mouvement. La partie plus opaque – située à l’extrémité du pied – contient les glandes qui vont produire de la colle capable de fixer l’étoile sur n’importe quelle surface.
Les laboratoires cherchent à caractériser cette colle et comprendre son fonctionnement. Aujourd’hui, nous connaissons ses composants chimiques. Il nous faut désormais tester plus finement ses fonctions pour comprendre son adhérence dans l’eau. Si nous parvenons à reproduire ses fonctionnalités, les applications médicales seront très intéressantes. N’oublions pas que les opérations chirurgicales se déroulent en milieu aquatique, notre masse corporelle étant composée à 60 % d’eau.”
🐚💪 La nacre irisée 🐚💪
Une structure solide comme du béton
“Outre leur caractère esthétique, les reflets irisés de la nacre révèlent une composition particulière. En effet, cette coquille est un hybride reliant deux composants empilés alternativement les uns sur les autres : une partie minérale composée de cristaux de carbonate de calcium et une partie organique qui est faite de protéines et de polysaccharides. Les reflets irisés de la nacre traduisent cette organisation composite qui est d’une remarquable solidité.
Tout comme la colle de l’étoile de mer, les chercheurs ont compris la structure de la nacre et tentent désormais de la reproduire pour sa solidité. Il s’agit de trouver des alternatives au cristal, souvent cité et copié pour ses propriétés de résistance, mais dont la rigidité peut le rendre fragile. La composition de la nacre en revanche lui confère une certaine élasticité, qui la rend plus solide. Aujourd’hui, les chercheurs réalisent des premiers essais pour créer notamment des blindages ou des gilets pare-balles.”
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