« La ville devant nous » : Quand l’image raconte notre rapport à la ville

par Wipplay
© Magalichesnel

Du 13 mars au 24 avril 2019, JCDecaux et Wipplay offraient à tous les amoureux de la ville, photographes professionnels ou simples amateurs, de participer au concours « La ville devant nous ». Avec plus de 3000 images participantes, le concours a tenu sa promesse : offrir une tribune invitant tous les citoyens à raconter leur ville.

Pour juger l’ensemble de cette production collective – composée de souvenirs exceptionnels, d’instants quotidiens et de projections futures – un grand jury national s’est rassemblé. Autour de la table : Agathe Albertini, Guillaume Bachelay et Damien Melich (JCDecaux) ; Marianne Théry (Editions Textuel), Anne Lacoste (Institut de Photographie des Hauts de France), Enguerand Renault (Le Figaro), Chloé Vollmer-Lo et Thierry Bouët (photographes), Hervé Bois (Igers) et Julie Plus (Wipplay).

L’objectif de ce grand jury ? Choisir les 3 lauréats nationaux qui viendront s’ajouter aux 14 lauréats régionaux, tous  exposés sur les mobiliers publicitaires du réseau JCDecaux au cours de l’été. Nous vous partageons ici quelques points de réflexion partagés le jour des délibérations.

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Les 3 lauréats du grand jury national
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1er prix du jury national :
Magali Chesnel – Face aux chalets

© Magalichesnel

« Début d’après-midi, à Gruissan Plage. Un couple et son chien
se détournent de la mer pour faire face aux chalets sur pilotis. »

2ème prix du jury national  :
Sébastien Navosad – Paris

© Sebastien navosad

« C’est son monument parisien préféré. La basilique du Sacré-Cœur.
Depuis la station de métro Anvers, on ne voit qu’elle. »

3ème prix du jury national :
Charlotte d’Armand de Châteauvieux – Derrière Le Mur

© Charlotte d'armand de châteauvieux

« L’enfant tente de déplacer les murs et trouve une ouverture.
Sans doute une fenêtre qui donne sur un jardin. »

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Quels paysages pour définir la ville ?
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Le jury se posera la question, tout au long des conversations, évoquant le sujet selon différents angles. En premier lieu des éléments constitutifs d’une ville : sa géolocalisation. Très spontanément, les membres du jury s’attachent à reconnaître un lieu, à travers les éléments du décor. Certaines permettent de pointer exactement des villes. La Tour Eiffel, le MUCEM ou même les pavés de Fourvière ne laissent planer aucun doute… D’autres indices plus discrets comme les matériaux de constructions permettent d’évoquer plus discrètement certaines régions.

© Sébastien bordes

La diversité des paysages présentés surprend également le jury qui s’attendait à beaucoup d’asphalte, de murs, de bâtiments. Il n’en fut rien. Les images présélectionnées figurent plages, baies et montagnes à l’arrière-plan. La ville n’est pas que l’hyper centre et sa banlieue. Plusieurs débats portent sur les limites de l’aire urbaine. Si le Parc des Buttes Chaumont est considéré comme un élément de la ville, que penser d’une plage à la lisière d’une ville de Bretagne ? Dans un contexte où la ville cherche à introduire davantage la nature, les débats portent sur le rapport entre urbanisme et environnement. « La photo de ce couple à la plage est intéressante. On dirait un désert qui avance sur la ville ». Une autre question fuse « Le visage d’une jeune fille à sa fenêtre appartient-il à la ville ou à l’habitat ? » Nous voici renvoyés vers une autre frontière, entre espace privé et espace public.

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Les citadins dans leur décor
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La cohabitation entre le mobilier urbain et les habitants frappe les esprits. L’ombre d’un réverbère sur un passant, les reflets d’un promeneur dans les flaques, un marquage au sol accompagnant la traversée d’un piéton… La ville devient un véritable décor de théâtre où se jouent les trajectoires humaines. Le photographe devient metteur en scène. C’est lui qui choisit de mettre l’emphase sur une situation, un personnage, une tonalité. Au détour d’un tunnel, un couple marche dans la nuit. Elle, porte un long imper gris. « Il y a une ambiance de polar sur celle-ci». Le mystère plane, l’imaginaire peut raconter le reste.

© Morfeuh

Un grand merci à tous les participants, notamment aux pré-sélectionnés qui ont emmené le jury, qui a grandement apprécié tous ces histoires sensibles. A travers leur récit associé à leur image, chacun s’est confié en révélant les habitants, les vrais héros de la ville.