Les turbines tournaient à plein régime à la rédaction de Polka Magazine, la course pour la préparation du numéro de rentrée était déjà bien entamée. C’est dans cette atmosphère intense que sont arrivées chez Polka les quelques 130 images du concours pré-sélectionnées par Wipplay.
Dans la lumière des phares de notre directeur de la photo, Dimitri Beck, dix ont rapidement été isolées, laissant les autres sur le bas côté. Arrêt au stand, face à l’écran, pour tous les membres de l’équipe Polka afin que chacun puisse élire les favorites et émettre ses pronostics sur le trio victorieux. Après décompte des voix, les résultats : une jolie berline rose sur un passage piéton, un motel posé sur un carrefour désert et enfin un jeune homme hilare à la fenêtre, sont validés par Alain Genestar et Dimitri Beck. Tout semblait réglé, nous avions notre podium. C’était sans compter sur une panne moteur dans le dernier virage. Seules les deux premières images ont bel et bien franchi la ligne d’arrivée, la dernière a disparu de la toile sans laisser de trace, une sortie de route ? Le mystère reste entier mais la place ne pouvait rester vide. Les challengers ont refait un tour de piste sous l’œil vigilant de Dimitri Beck qui a tout de suite repéré deux feux rougeoyant dans la brume, nous tenions notre troisième place.
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1er prix du jury : une intrigante scène haute en couleurs !
Sur un passage piétons jaune et blanc, une berline 50’s rose bonbon coupe la route à un groupe de passants aux vêtements bleus, violets et rouges. Dans les bras d’un des jeunes hommes, une petite fille en legging orange endormie. Des couleurs pop et des formes rétro qui font croire que nous sommes à Cuba… Deux femmes portent la main à leur visage, comme dans un geste de surprise. Le groupe aurait-il aperçu la réincarnation de Castro, cigare aux lèvres dans cette bagnole acidulée ? Dieu seul le sait.
2e prix : Silence. On tourne !
On se croirait dans un décor de film de Wim Wenders sur cette photo, une vision d’une Amérique paisible aux teintes pastel. Tout élément graphique contribue à la belle composition de cette image : le marquage au sol, les poteaux et les panneaux de signalisations, les lignes électriques, le lettrage avec le nom du Motel… Tout est propre, net, lice et clair. Et comme artificiel. On attend le moment où une Chevrolet des années 50-60’s pointe le bout de son nez avec une mascotte en forme d’avion à l’avant. Qu’elle entre dans le champ de l’image, juste le temps d’un plan long et lent pour en ressortir aussi discrètement que lors de son entrée. Clap de fin.
3e prix : scène crépusculaire.
Envoutante et angoissante à la fois. L’épais brouillard bouche l’horizon et nous interroge sur ce qu’il peut y avoir au bout de cette ligne droite. Mais que fait donc cette voiture arrêtée sur le bas-côté, au milieu de nulle part, tous feux allumés, rouge vif qui nous dit que le conducteur a le pied appuyé sur le frein. Nous restons suspendue autant que la brume à une intrigue que l’on s’invente. S’agit-il de la pause amoureuse d’un couple à l’envie fougueuse de s’embrasser en pleine campagne ? A moins que ce ne soit les prémices d’un meurtre à venir… Celui commis par un serial killer pris en auto-stop par un bon samaritain qui va devenir sa prochaine victime au bout de cette route.
