# Note_ 20 avril 2017
Lieu_Arles
Les Rencontres de la photographie
3 juillet / 24 septembre 2017
La 48 ème édition des Rencontres d’Arles approche à grands pas. Le voile de la programmation a été levé il y a quelques semaines, dans les salons du Ministère de la Culture. Une « alchimie entre des photographes, des œuvres, des lieux, des publics et des atmosphères. » comme le définit le maire d’Arles.
Chaque été, le festival nous fait découvrir de nouveaux lieux avec 40 expositions qui dessinent un programme éclectique, rafraichissant, international, local, en abordant des sujets d’actualité, des découvertes, de la poésie. Voici un rapide survol de l’édition qui vient, partage de mes a priori délicieux.
Voir le monde qui bouge
☞ Expo : « Iran, année 38 », Église des Trinitaires.
Un coup de projecteur sur l’Iran, pays qui compte une scène photographique jeune et audacieuse. On voit peu cette photographie en France. 38 ans après la révolution islamique, le regard des photographes aujourd’hui sur leur vie quotidienne, la place des femmes, la vision de la jeunesse sur le monde.
62 photographes, dont beaucoup de jeunes et de femmes, nous racontent en photos l’Iran des années 1979-2017. Parallèlement à l’exposition, un documentaire sera visible sur Arte, une websérie réalisée à la manière d’Instagram et un livre sur la scène photographique iranienne.
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Faire l’expérience du Territoire
☞ Expo : Joël Meyerowitz, Salle Henri Comte
J’adore cette image qui reflète tellement New York , on sent la fumée qui semble sortie de nulle part, on ressent les couleurs et la lumière et on a tellement envie d’arpenter les rues. On se faufilera dans la cohue urbaine américaine avec une quarantaine de tirages originaux et d’époque du photographe de rue, maitre de la couleur. Une immersion dans la ville à travers une sélection de ces premières photographies en noir et blanc et en couleur.
Joël Meyerowitz, né en 1938 à New York, Etats-Unis.
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Quand le wagon du train devient un poste d’observation.
☞ Expo de Marie Bovo, à l’Église des Trinitaires.
Parcourir l’Europe orientale et la Russie sur la plate forme d’un wagon. Découvrir les paysages au hasard des arrêts du train, avant que les portes ne se referment comme un obturateur d’appareil photographique.
Marie Bovo née en 1967 à Alicante, Espagne. Vit et travaille à Marseille, France.
Mise en scène
☞ « L’incurable égoïste » de Masahisa Fukase, au Palais de l’Archevêché
Une occasion rare de découvrir la première rétrospective en Europe de l’œuvre du japonais Masahisa Fukase. Un des photographes les plus radicaux et les plus influents de sa génération sur les thèmes de la famille, de l’amour, de l’amitié, de la solitude, de la mortalité et de la mort par le biais de performances, d’autoportraits, de jeux ou encore de scènes de théâtre.
Masahisa Fukase né en 1934 à Hokkaido, Japon. Décédé en 2012 à Tokyo, Japon. 
Toujours sous le soleil
☞ Expo de Dune Varela, au cloître Saint-Trophime.
Une interrogation sur les supports photographiques et les images mythologiques et mystiques qui forgent notre imaginaire.
Voir les interventions de l’artiste qui se veut anachronique sur des images de de sites touristiques et paysages, imprimées sur plâtre, verre et céramique. Une métaphore de la disparition avec la lauréate de la Résidence BMW en 2016.
Dune Varela, née en 1976 à Paris, France. Vit et travaille à Montreuil, France.
Les plateformes du visible
☞ Expo de Samuel Gratacap à la Commanderie Sainte Luce
Une installation de photographies prises en Libye par Samuel Gratacap dont j’avais découvert le travail Les naufragé(e)s lors de la première Biennale des photographes du monde arabe contemporain organisée par l’Institut du monde arabe et la Maison Européenne de la Photographie. Déjà un choc…
Une nouvelle approche du documentaire : « Tu es là pour les migrants ou pour la guerre ? ». Des questions sur les rapports de visibilité et d’invisibilité entre des personnes qui cohabitent et se rencontrent pour le meilleur et pour le pire.
Samuel Gratacap né en 1982 à Pessac, France. Vit et travaille à Paris, France.
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Désordre du monde,
☞ « Un monde qui se noie » de Gideon Mendel, à Ground control
Le changement climatique vu à travers les portraits de victimes d’inondations dans 13 pays, une vision humaine du changement climatique. Par-delà les frontières géographiques et culturelles, la série évoque notre vulnérabilité commune face au réchauffement de la planète.
Gideon Mendel né en 1959 à Johannesburg, Afrique du sud. Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni.
Un nouveau Prix Découverte !
☞ Expo des candidats au Prix découverte, à l’Atelier de la mécanique
Parmi près de 200 candidatures, dix projets ont été retenus et seront exposés pendant la semaine d’ouverture. Les professionnels décerneront le nouveau Prix Découverte qui récompense l’artiste et sa galerie à travers une acquisition d’un montant de 20 000 euros. Les œuvres ainsi acquises intégreront la collection des Rencontres d’Arles. Mes 1ers coups de coeur :
☞ Les photographies de Guy Martin résonnent avec l’actualité récente en Turquie. Guy Martin / Nineteensixtyeight, né en 1983 à Falmouth (UK). Vit et travaille entre Istanbul et Londres.
☞ Le ciel étoilé de Juliette Agnel entre réalité et fiction. L’humanité n’aurait elle pas déjà disparu ? Juliette Agnel (Galerie Françoise Paviot) est née en 1973 à Paris, France. Vit et travaille à Paris, France.
☞ Un conte symbolique en vidéo de Lucie de Barbuat et Simon Brodbeck, qui reflète la naissance de la vie sur terre. Un esprit voguerait au milieu des âmes et des villes dans un espace arrêté dans le temps. Simon Brodbeck, né en 1986 en Allemagne. Vit et travaille à Paris, France. Lucie de Barbuat, née en 1981 en France. Vit et travaille à Paris, France.
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Et puis tant d’autres choses encore : le Cosmos Arles books , les Conversations d’Olympus, la Colombie, la collection de Claude Ribouillault sur les nains, hercules et géants, le fonds photographique de la fondation Dubuffet, le regard porté par 5 photographes sur les pavillons de banlieuie fabriqués par Levitt en France, Kate Barry, Audrey Tautou, Mathieu Pernot, et « Swiss Rebels » la rétrospective du photographe suisse Karlhein Weinberger dont l’image est inversée pour l’affiche des Rencontres. Vivement cet été !!