VANB, le 08/08/2008 :
« 8 aout. Afrique. Loin. Sur la route C14, presque au terme d’un périple de près de 5000 kilomètres sur les pistes namibiennes. J’ai déjà des milliers d’images et de moments plein les yeux. Des dunes, des étendues désertes, leurs populations, la mer, les fauves, les éléphants, rhinocéros, zèbres, lions, antilopes hippopotames oiseaux et crocodiles, etc. Le gros Toyota ronronne et on vient de franchir le tropique du Capricorne. Pas de radio ni musique, juste le feulement des grosses roues sur la piste. C’est le matin. Il fait déjà chaud et je sirote un jus de citron. La poussière et la lumière colorent tout en beige clair et bleu pâle. Le long d’un parc naturel, au milieu de nulle part, personne ni humain ni animal à portée de vue, que du minéral et un peu de végétal. Soudain je devine un point d’attention qui semble surgir au loin, je ne suis pas sûr : la réverbération me gêne. Puis cette splendide scène de cinéma d’une beauté tout aussi complexe qu’élémentaire se dessine devant mes yeux au fur et à mesure que je m’approche et que la poussière se dissipe. Elle me surprend. Stop. Frein à main. Luxe calme et volupté, et silence absolu. Que se passe-t-il si je tourne et franchis ce porche ? Je disparais ?! Je me téléporte ?? Où cela conduit-il ? Qui s’y trouve ? C’est décidé je veux savoir. Je prends une photo, d’abord. Pour pouvoir dire que je n’ai pas rêvé. Que ce moment suspendu a existé. Puis je braque mon volant et tourne. Frissons au passage entre les deux « R » les yeux rivés vers le ciel et les deux mots de lettres de métal. Je roule encore quelques kilomètres. Je distingue un peu plus à mesure que je m’approche. C’est un lodge, quelques bungalows face à l’immensité du paysage. Ou plutôt dos à l’immensité. En fait les deux à fois. S 23. 33.568 E 015. 50.570. On ne m’y attend pas. Mais l’hospitalité, évidemment : j’y prendrai un thé avec son manager qui m’accueille d’un large sourire, avant de reprendre ma route. En repartant avec la réponse à mes questions et en franchissant le porche une nouvelle fois dans l’autre sens cette fois, je repense à cette phrase de je-ne-sais-plus-qui « on ne prend pas une photo, on la reçoit… »
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