La semaine passée, Karine Laval – expert Wipplay.com – a vu sa série « Heterotopia » (2014) intégrée au Festival AIPAD de New-York. L’occasion pour nous de revenir sur cette production d’images éblouissantes.
L’hétérotopie (du grec topos, « lieu », et hétéro, « autre » = « lieu autre ») est un concept forgé par Michel Foucault intitulée « Des espaces autres ». Il y définit les hétérotopies comme une localisation physique de l’utopie. Ce sont des espaces concrets qui hébergent l’imaginaire, comme une cabane d’enfant ou un théâtre. Ils sont utilisés aussi pour la mise à l’écart, comme avec les maisons de retraite, les asiles ou les cimetières. De façon plus générale, ils peuvent être définis dans l’emploi d’espace destiné à accueillir un type d’activité comme les stades de sport, les lieux de culte, les parcs d’attraction. Ce sont en somme des lieux à l’intérieur d’une société qui obéissent à des règles qui sont autres.
Ces 10 dernières années, Karine Laval a travaillé sur la notion d’espace, non seulement en tant que place physique et géographique, mais aussi en explorant sa dimension mentale et imaginaire. La photographe explore notre relation à l’environnement, mêlant l’artificiel au réel.
Ces images ont été prises dans différents jardins privés et publics de l’État de New-York et en Europe en 2014. Les distorsions et les superpositions colorées ne sont pas le résultat de manipulations digitales mais sont crées grâce à des miroirs. Les couleurs qui contribuent à cette réalité transformée, permettent de traduire un monde en transition, oscillant entre des visions psychédéliques de la nature et la présentation d’un monde post apocalyptique, toxique et artificiel.