CIRCUS
Sarah Moon
2003, Musée d’Art Contemporain Kahitsukan à Kyoto
Signature de la photographe en première page
37 pages
Avant d’être une grande photographe, Sarah Moon est d’abord mannequin. Elle se tourne vers la photographie de mode en prenant des clichés de ses amies modèles. Les campagnes de Cacharel lui assurèrent d’ailleurs sa juste renommée.
Elle s’approprie un style photographique bien à elle en utilisant le film Polaroid et la chambre photographique. Des constances se retrouvent dans ses photographies:
rapport incessible à la nature (monuments anciens, mythes, nostalgie …); pas de vrai blanc (tout est en low key, pas d’échappées claires dans les ciels); flou, vignettage; exotisme (animaux, tonalité coloniale); mouvement avec effacement des premiers plans; yeux fermés, visages effacés ou baissés; références aux années 30, à la modernité (dans le vêtement, dans la représentation de la femme); martyrisation (corset, griffures, grattage du négatif); allusion au cauchemar d’enfant; personnages sans tête, bras ou mains, assimilation des êtres à des poupées; espace confiné auquel on n’échappe pas; le silence.
« The Little Match Girl » de l’écrivain Hans Christian Anderson a servit d’inspiration a Sarah Moon pour ce recueil photographique. Elle réinterpréta le texte et le thème du cirque à sa manière. Un beau performer s’est enfui avec son amante, obligeant la troupe à suspendre son spectacle. Même l’éléphant ne se montrera pas. Sa fille la plus jeune incarne la petite fille à l’allumette d’Anderson, errant dans les rues à la recherche de sa mère.
☞ Voir aussi Les maisons volantes de Laurent Chéhère
☞ Voir d’autres livres : « I love picture ! » – Tim Walker ; « The Birthday Party » – Vee Speers