"Le Dernier Gardien" Il y avait, dans une vallée lointaine, une forêt ancienne où les arbres étaient les gardiens du temps. Chaque tronc, chaque feuille portait l'histoire d'un monde oublié, un monde où la nature et l'homme coexistaient en équilibre. Mais un jour, un vent étrange souffla sur cette vallée. Ce vent n'apportait ni fraîcheur, ni souffle de vie. Il annonçait la fin. Les bûcherons arrivèrent, équipés de tronçonneuses, leurs regards déterminés par la promesse de profits à venir. Un arbre après l'autre tomba, emportant avec lui les racines d'un écosystème fragile. Les oiseaux, les insectes, les créatures de la forêt fuyaient, et le silence s'installait. Au centre de la vallée, un vieux chêne, majestueux et solitaire, restait debout. Il avait vu passer les saisons, les siècles peut-être, et il savait que son temps était compté. Mais quelque chose dans sa présence restait forte, presque obstinée. Ses branches étendues vers le ciel semblaient défier le vent destructeur, refusant de se plier. Les bûcherons, fascinés par sa résistance, hésitèrent. "L'arbre ne tombera pas facilement", se dirent-ils. Mais ils avaient une mission : couper, tout réduire à néant. Ils approchèrent avec leurs haches, décidés à abattre le dernier témoin du passé. Mais au moment où ils levèrent leurs outils, un éclat de lumière surgit du ciel. Une pluie fine commença à tomber, rendant le sol glissant et difficile. Le chêne, dans un dernier souffle de vie, sembla s'épanouir, comme s'il voulait dire quelque chose. "Arrêtez", chuchota-t-il, "vous détruisez ce qui vous soutient." Les bûcherons, saisis par une étrange sensation, s'arrêtèrent. Ils regardèrent autour d'eux, réalisant alors que cette forêt n'était pas seulement un décor. C'était un rempart contre le changement, un équilibre fragile qu'ils avaient négligé trop longtemps. Les racines de l'arbre, celles des autres, étaient les veines de la Terre. Sans elles, tout vacillerait. Les hommes se retirèrent, mais trop tard. Le mal était fait. Le chêne, symbole de résilience, était devenu le dernier gardien d’un monde qui, bientôt, n’existerait plus. Le vent soufflait à nouveau, emportant avec lui les dernières feuilles de la forêt, et avec elles, les espoirs d’un avenir vert. Cette histoire sert de mise en garde contre la déforestation et ses conséquences désastreuses pour la planète et pour nous tous. L'arbre solitaire devient le symbole de la résilience, mais aussi de la fragilité de notre environnement face à l’exploitation irréfléchie des ressources naturelles.