Forêts de pins
Forêts de pins Située à la frontière d’Haïti et de République dominicaine, entre 1500 et 2674 mètres d’altitude, au sud-est de Port-au-Prince, la Forêt des Pins est l’une des dernières forêts natives du pays. Véritable château d’eau naturel, elle est la source de nombreux points d’eau potable et de rivières qui alimentent en aval quelques-unes des plus grandes villes du pays. Cette forêt de conifères offre un écosystème indispensable à la préservation des sols et à la régulation de l’eau. C’est une forêt splendide, en apparence... Cette forêt de pins est menacée par la déforestation humaine surtout du côté haïtien. L'État haïtien a créé une réserve forestière afin de protéger ce patrimoine naturel et de limiter le déboisement malgré des moyens insuffisants. Pourtant, durant la nuit, les paysans mettent le feu à la forêt pour abattre facilement les arbres et du même coup gagner du terrain pour cultiver carottes, laitues ou pommes de terre. Les terres incendiées sont aussi récupérées pour l’élevage des animaux, notamment des porcs qui labourent le sol et détruisent les semences de pins. Hormis l’agriculture, les habitants de la zone abattent les pins pour en faire du charbon de bois, bois de chauffage, construire des maisons et des meubles pour s’assurer un maigre revenu. L'état de conservation de cette forêt de pins est vulnérable, dévastée au début des années 1960 pour le compte d’une société privée qui était la propriété des dignitaires du régime du dictateur François Duvalier. Les arbres de cette forêt ont été abattu au profit des sociétés américaines qui fabriquaient de l’huile de résine destinée à l’aéronautique. Aujourd’hui, des 32 000 hectares de pins, il n’en reste pas plus de 6 000. Le déboisement massif de cette forêt cause chaque année inondations et glissements de terrain parfois meurtriers. La détérioration de l'environnement touche toute la ligne frontalière du lac Azuéi à Anse-à-Pitres. Ces portraits se veulent un aperçu du quotidien des habitants de la zone, d’une enclave où il manque tous les services de bases: électricité, eau, route, transport, hôpital et où la coupe du bois est une question de survie.