Tous les jours, après ses cours, elle rend visite au Dr. Ali Mohammad Rajput. Depuis l’université, en bordure du fleuve qui traverse Khorog (Tadjikistan), elle grimpe sur les hauteurs de la capitale du Pamir pour rejoindre l’ancien professeur de 91 ans. Avec lui, la jeune étudiante s’exerce aux statistiques. Il faut dire que le Dr Ali, représentant du chef spirituel des ismaéliens, dans le Pamir, depuis 25 ans, est tout de même docteur en la matière et retraité de l’université de Birmingham. Envoyé au Tadjikistan par ce courant de l’Islam qui finança ses études, pour le vieil homme, ce partage est un « juste retour des choses ». Et accueillir cette jeune femme d’une vingtaine d’années, pour l’aider à réviser, une simple logique avec ses considérations religieuses : « Nous pensons, qu’en priorité, ce sont les jeunes femmes qui doivent obtenir une bonne et riche éducation : elles seront les mères de demain. »