Biographie

Diplômé des arts décoratifs de Strasbourg et de l'École Louis Lumière, Frédéric Stucin a commencé à travailler comme photographe de presse en 2002, et collabore depuis avec plusieurs médias. Ses photographies sont publiées dans Libération, Le Monde, L'Equipe, Le Figaro, Vanity Fair, L'Obs, L'Express, Les Inrocks, Elle, Time Magazine, Newsweek, Stern...

À la fois portraitiste et reporter, il a à cœur de travailler les deux genres, qui pour lui s'équilibrent et se complètent. Ses reportages sont parfois des portraits d'individus isolés dans la foule, et ses portraits conçus comme une histoire. Dès la fin de ses études, son travail s'intéresse à ceux que l'on ne voit pas, les personnes sans-domicile, qu'il photographie en immersion à Lyon puis dans un Centre d'accueil et de soins hospitaliers à Nanterre.

Sa première exposition personnelle, en 2006, présente un voyage au Sénégal sur les traces de l'écrivain-président Léopold Sédar Senghor. La seconde, Les Passants, au Festival MAP de Toulouse en 2014, est le résultat de plusieurs années consacrées à la photographie de rue, qu'il continue toujours à pratiquer et à publier sur son Instagram. Sans nier l'influence des grands maîtres du genre, ses silhouettes furtives, visages pressés, stressés, racontent autre chose que la photographie de rue enjouée et sensuelle des années 1960, quelque chose que la ville ultra-consumériste et ultra-connectée d'aujourd'hui a imprimé aux femmes et aux hommes. Une solitude dans le foisonnement. Une « esthétique de l'impuissance » écrit François Cheval à propos de son travail dans la préface de son livre Only Bleeding : « Au bonheur illusoire du progrès a succédé un hédonisme vide, et la certitude d'une solidarité absente s'est imposée. »

En 2016, le même François Cheval, alors directeur du Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, lui propose une résidence. Frédéric décide de faire poser les habitants de la ville à l'hôtel Saint Georges, bâtiment historique du XIXème siècle, à cinq minutes à pied du centre ville. C'est à la fois une institution locale et dans le même temps, c'est un lieu qui reste suffisamment plastique, objectif – un mobilier moderne, des murs gris ou blancs – pour devenir un écrin propice à tous les récits.

En 2017, il participe au projet collectif La France vue d'ici d'où ont découlé deux expositions personnelles au Festival ImageSingulières de Sète et une troisième dans la gare Saint-Lazare. Frédéric choisit de photographier les voyageurs de la gare Saint-Lazare, solitudes happées dans le flot compact et oppressant des flux métronomiques. Il photographie également pour La France vue d'ici les « élégantes » et les « élégants » qui assistent à la course hippique Le prix de Diane, portrait d'un monde où l'apparence est revendiquée comme une identité.

En 2019, il publie Only Bleeding (exposition à la galerie Vu'), le récit de nombreuses semaines de déambulation à Las Vegas, où il raconte, à côté des néons et paillettes, l'errance des laissés pour compte du rêve américain.

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