LE DENI
PORTRAIT DE FAMILLE Cette série est un documentaire onirique et intemporel, basé sur des mensonges. Tiré d’une histoire vraie, tout de même, celle de mon père à travers la mienne, celle de son passé à travers mes yeux, sur un pays qu’il a quitté à l’âge de 13 ans et que je découvre pour la première fois aujourd’hui. Celle, aussi, d’une jeune fille noire issue de l’imigration qui a grandi dans le déni de ses origines par souci d’intégration et qui, partie sur les Îles du Cap-Vert pour trouver des réponses, revient avec des questions et des photos d’un album de famille qu’elle n’a jamais trouvé. PORTRAIT DE TALIBES FATIMATA: Malgré ma peau noire, mon éducation religieuse, la mixité de mon milieu socio-culturel et ma supposée ouverture d’esprit, ma rencontre avec Fatimata m’a confronté à un «moi» que je ne pensais pas être. Un «moi», qui est bien plus influencé par les préjugés et les amalgames que je pensais défendre. Fatimata, 7 ans est voilée de la tête aux pieds et pleine d’assurance. Fille du gérant d’un Daraa -école coranique-, elle vit dans un hotel désaffecté et réaménagé en internat de fortune avec 80 autres talibés. Elle fait du karaté trois fois par semaine, cela me surprend, me paraît paradoxal et me fascine. Tout semble éloigner son enfance de ce qu’a pu être la mienne, mais son kimono étrangement nous rapproche.Cette série de photo est l’autoportrait et la mise en scène de mes principes et de leurs contradictions, de la recherche identitaire d’une jeune femme noire issue de l’immigration et des questions que cette problématique engendre. Je me vois dans ses yeux et réalise que je pensais être une autre.